Les saintes ellipses, de Gérard Garouste, Chapelle saint Louis de la Salpetrière, 47 boulevard de l'Hôpital Paris. Festival d'automne 2003.
L'uvre, une corolle gigantesque composée de huit bâches peintes de 12 mètres de haut ressemble à une immense fleur de liseron. Elle s'inscrit dans l'espace défini par un octogone imaginé en 1670 par Libéral Bruant, architecte de la chapelle de la Salpetrière. Le sommet évasé et octogonal répond à la géométrie du dôme, puis un corps en forme d'entonnoir s'acheve en pointe sur une table composée de huit miroirs .
Les miroirs obliques de la table permettent de déchiffrer les textes anamorphiques écrits sur les toiles : ces dernières dessinent sur la structure deux larges bandes graphiques, délimitant comme des cadres, les surfaces peintes. Les textes sont extrait d'un conte, Le fils du roi et de l'écuyère, écrit par un historien belge, Laurent Buzine, à la demande de Garouste, qui, sur les parties peintes, met en scène les personnages fabuleux de l'histoire.Ainsi peut-on s'amuser à percer l'énigme à l'aide des miroirs - ce qui se révèle assez difficile- ou tout simplement tourner autour de la fleur et s'enivre de la magnificence de ses couleurs.
Pour regarder la peinture de Garouste, il faut lever la tête, marcher, tourner autour de l'installation, s'arrêter en différents points de la croisée, contempler l'uvre en somme comme l'on contemple un plafond peint de la Renaissance. L'histoire racontée est celle d'un homme cherchant désespérément un amour entrevu, mais le jeu subtil de l'ocre jaune des personnages s'inscrivant comme une sculpture en ronde brosse, sur le vert, le bleu, le rouge profond et le blanc éclatant peut suffire au plaisir de la contemplation.
Source : Olivier Cena, Télérama
Gérard Garouste
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