Le point de fuite décentré sur la gauche donne son plein développement à l’énorme tablier, constitué de poutrelles d’acier entrecroisées. Caillebotte nous offre une semi-liberté : regarder, au travers des croisillons, les voies de la gare Saint Lazare en contrebas. C'est le point de vue qu'il fera adopter à son personnage principal de la version de 1877.
Point de fuite à gauche
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Version de 1877
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Les deux premières poutrelles du tablier – celles qui forment un V au dessus du peintre en bâtiment - sont incorrectes par rapport aux autres : leur inclinaison correspond à un point de vue différent de celui des autres poutrelles, et leur écartement est plus important. Cette irrégularité figure déjà dans les études préparatoires : c’est donc un effet voulu, et non fortuit. P.Galassi, sur la base d’un reconstruction perspective précise a montré que ceci ne devait pas s’interpréter comme un procédé artificiel servant à attirer l’oeil sur le peintre en bâtiment et à aérer la vue sur les voies : tout se passe comme si Caillebotte avait utilisé deux clichés photographiques pris dans deux directions différentes : le cliché N°1 en direction du flâneur, le cliché N°2 en direction du peintre : puis il les a raboutés en raccordant les poutres du tablier.
Source: Artifex in opere