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La nef des fous

1490

La Nef des fous ou Satire de noceurs débauchés
Hieronymus Bosch, 1475-1500
Huile sur bois, 58 x 33 cm
Paris, Louvre, Richelieu, 2e étage.

Fragment du volet gauche d'un triptyque dont le centre est perdu. Le volet droit est à Washington (La Mort et l'avare) les faces extérieures, en grisaille, à Rotterdam (Le Colporteur). Le tableau du Louvre, coupé en bas, se raccorde exactement à un autre fragment conservé à Yale (Allégorie de la gloutonnerie). Se répondent ainsi avarice et excès, deux aspects de la même folie pêcheresse qui éloigne de Dieu, l'excès étant incarné par une assemblée de gloutons et d'ivrognes voguant à leur perte comme des insensés (pour Bosch, pécher est folie !).

Ce tableau est un fragment : avec la Nef des Fous (Musée du Louvre, Paris), il formait l'aile gauche d'un triptyque (aujourd'hui démonté). Ensemble, les peintures symbolisent la gourmandise, l'un des sept péchés capitaux. L'aile droite du triptyque, Death and the Miser (National Gallery of Art, Washington, D.C.), incarne l'Avarice. Le panneau central manquant représentait très probablement les péchés restants, l'orgueil, l'envie, la luxure, la colère et la paresse. L’imagerie unique de Jérôme Bosch combinait des créatures fantastiques, des jeux de mots visuels et des représentations de proverbes pour symboliser le vice et ses conséquences dangereuses. Ses puissantes allégories morales étaient demandées dans toute l’Europe, même si leur iconographie complexe n’a pas toujours été entièrement comprise.

Le colporteur du tableau Le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam (71cm) est interprété comme un homme, accablé par le fardeau du péché sur son dos, s’efforçant de vivre sa vie sans succomber à la tentation terrestre. La tentation est ici représentée par le bordel en arrière-plan.