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(1430-1479)
Première Renaissance
L'homme qui rit 1470 Cefalu, Musée Mandralisca
Annonciation 1475 Syracuse, Galleria regionale di Palazzo Bellomo
Vierge de l'Annonciation 1476 Palerme, Musée des Beaux-Arts

Antenello de Messine, le plus grand artiste de l'italie méridionale du milieu du XVe siècle, fut formé en Sicile et à Naples. Il fut, selon une lettre de l'humaniste napolitain Pietro Summonte au gentilhomme vénitien Marcantonio Michiel, un élève du peintre Antonio Colantonio, établi à Naples : "Celui-ci [Colantonio] n’arriva pas, faute de temps, à la perfection du dessin des choses antiques, comme y arriva son disciple Antonello da Messina" . Cet apprentissage se situe probablement entre 1445 et 1455.

D'après Vasari, il aurait effectué un voyage d'étude en Flandres. Cette hypothèse est aujourd'hui majoritairement rejetée. Dans la première moitié du XVe siècle, Naples et la Sicile ont des rapports étroits avec les peintures espagnole et flamande. La Sicile est une véritable province culturelle de la peninsule ibérique, elle-même puissement marquée par la sensibilité poétique des Flandres. Naples, passée sous la domination de la famille d'Aragon, est devenue un centre brillant qui atire des artistes venus de toutes parts et où l'on peut admirer des oeuvres de Jan van Eyck, Petrus Christus, des tapissereies des Fandres ou du nord de la France.

En 1457, Antonello travaille pour son propre compte puisqu’en mars, il reçoit la commande d’un étendard pour la confrérie de San Michele dei Gerbini de Reggio de Calabre. En 1460, il est de retour à Messine.

La Vierge de l’Annonciation du Museo Civico de Côme, la Madone Forti (Venise, collection particulière) et la Madone Salting (Londres, National Gallery) sont les premières œuvres communément attribuées au jeune Antonello. Dès ses premières œuvres, il affirme une personnalité suffisamment forte pour assimiler avec profit les apports extérieurs les plus variés.

En 1465, le sauveur du monde (Londres NG) prouve que la vision d'Antonello subit une nette métamorphose liée aux inovations toscanes L'évolution de son style révèle un rapprochement avec Piero della Francesca. Il assimile les principes de la perspective florentine. La pureté et la luminosité de son œuvre, ainsi que la fermeté de dessin lui valent un prestige considérable.

En 1475-76, Antonello est à Venise et exécute quelques portraits célèbres dont le Le Condottiere, son portrait sans doute le plus énergique, le plus volontaire. L'équilibre, l'ampleur, la rigueur, et la plénitude sont servis par des chromatismes qui devancent les trouvailles d'un Giorgione. Il se montre ausii particulièrement original avec le Saint Jérôme dans son cabinet de travail (1475)

De retour en Sicile à la fin de 1476, il y peint une Vierge de l'Annonciation (vers 1476-1477, palais Abatellis, Palerme) dont la sobriété et la modernité de la composition en font une œuvre majeure de la Renaissance italienne.

Le génie d'Antonello n'eut que peu de répercussion en Sicile et dans l'Italie méridionale, pauvres en véritables artistes créateurs. Il exerça en revanche une influence profonde à Venise où la richesse de son oeuvre ouvrit des perspectives pour les grands peintres de la nouvelle génération en particulier Mantegna et Carpaccio.