(1532-1625)
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Maniérisme |
Autoportrait au chevalet | 1556 | musée de Łańcut. |
Autoportrait à l'épinette | 1557 | Naples, Museo nazionale di Capodimonte |
Née vers 1532, à Crémone, dans une famille de petite noblesse, du mariage d'Amilcare Anguissola et de Bianca Ponzoni, Sofonisba Anguissola a été l'une des premières femmes peintres à atteindre, de son vivant, les sommets de la scène artistique européenne
Humaniste imprégné de culture antique, son père, Amilcare Anguissola, encourage tous ses enfants à développer leurs talents artistiques.
Entre 1546 et 1549, il fait étudier la jeune Sofonisba et sa sœur Elena auprès du peintre lombard Bernardino Campi, alors connu pour ses portraits et ses tableaux religieux. Celui-ci, bien que n'appartenant pas à la famille crémonaise, plus connue, des Campi (Vincenzo, Giulio et Antonio), possède un style proche des maîtres du maniérisme, en vogue en Italie du Nord entre le xvie et le xviie siècle. Bernardino Campi exerce ainsi une forte influence sur le style de la jeune Anguissola, qui en reprendra les traits essentiels dans son travail de prédilection, celui du portrait.
Quand Campi quitte Crémone pour Milan, les sœurs suivent l'enseignement de Bernardino Gatti (il Sojaro), un peintre originaire de Pavie, mais actif entre Crémone et Plaisance.
Impresario inlassable des talents de sa fille, Amilcare Anguissola travaille sans relâche, durant les années 1550, à la faire connaître auprès des ateliers de Mantoue, Ferrare, Parme, Urbino et Rome.
Il est certain que Sofonisba se rendit à la cour de Mantoue, auprès des Gonzague, où elle côtoya les élèves de Jules Romain.
Il est probable qu'elle ait séjourné à Parme, auprès des Farnese, et qu'elle y ait connu Giulio Clovio, peintre en miniature renommé, qui l'initia à cette technique. Même si l'on n'a pas de trace de miniatures de la main de Sofonisba Anguissola postérieures à sa période crémonaise, les sources de l'époque indiquent qu'elle continua à pratiquer cet art tout au long de sa vie.
Elle est citée dans Vite de Giorgio Vasari grâce à Michelangelo Buonarroti qui soutenait que la jeune fille possédait un certain talent. Le père de Sofonisba avait en effet écrit à Michel-Ange pour lui présenter le travail de sa fille. Parmi les dessins qu'il lui avait soumis, figurait Bambin mordu par une écrevisse, dans lequel l'artiste, alors âgée d'un peu plus de vingt ans, avait saisi l'expression de la douleur enfantine d'une manière qui plut beaucoup au maître florentin.