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Le musée national archéologique d’Athènes est le principal musée archéologique de Grèce. Il dépend directement du Directorat général des antiquités rattaché au ministère grec de la Culture. Il est dirigé par Georgios Kakavas (2013). Il possède l’une des plus vastes collections d’antiquités grecques au monde. Il abrite plus de 20 000 objets datant de la préhistoire à la fin de l'Antiquité venus de l'ensemble de la Grèce.

Il est organisé en cinq thèmes plus ou moins chronologiques : la collection préhistorique (du VIe millénaire à 1050 avant J. C.), la collection de sculptures (VIIe au Ve siècle av. J.-C.), la collection de céramiques (XIe siècle av. J.-C. à l'époque romaine), la collection de bronzes, et les collections égyptienne et proche-orientale.

Le musée abrite par ailleurs une vaste collection de photographies, une bibliothèque de recherche, des laboratoires de conservation des objets en métal, terre cuite, pierre et matière organique, un laboratoire photographique et un laboratoire chimique. Le musée accueille également des expositions temporaires. Il dispose d'une salle de conférences, d'une grande boutique et d'un café installé dans un atrium.

Rez de chausée

Collection pré-mycénienne

La salle 5 du rez-de-chaussée abrite la collection pré-mycénienne : Néolithique et âge du bronze ancien et moyen (6 800 à 1 600 avant J.C). Les objets, organisés de façon chronologique, proviennent d'habitats et de cimetières de Grèce continentale et des îles de l'Égée, dont d'importantes découvertes dans l'Égée du Nord-Est.

La partie néolithique provient principalement de sites de Thessalie, les premières sédentarisations d'une population passant à l'agriculture et l'élevage. Les objets exposés sont surtout des objets de la vie quotidienne : vases, vaisselle, outils, armes et bijoux. La présentation est chronologique afin de permettre d'appréhender les évolutions techniques, comme par exemple l'introduction du tour de potier. On peut aussi voir quelques figurines masculines et féminines, en argile, dont le « Penseur ».

La partie consacrée à l'âge du bronze présente des objets caractéristiques des cultures de l'Égée du Nord-Est, en bronze et en or provenant de Poliochni sur Lemnos, mais aussi de Troie (offerts par Sophie Schliemann, l'épouse de Heinrich Schliemann). Sont exposés aussi des objets retrouvés dans des tombes : tumulus helladique ancien de Leucade, tombes de l'Helladique moyen à Sesklo et Dimini et de la poterie mynienne vernissée noire d'Orchomène en Béotie.


Civilisation mycénienne

Les salles 3 et 4 du rez-de-chaussée, face à l'entrée, sont consacrées à la civilisation mycénienne. La petite salle 3 contient divers objets de l'époque mycénienne, provenant de l'Attique (Athènes, Brauron, Markopoulos et Salamine) et de l'ensemble de la Grèce.

La vitrine centrale de la salle n°4 abrite les objets trouvés dans la tombe n°V du cercle A de Mycènes, dont le célèbre masque funéraire en or, que Heinrich Schliemann lors de sa découverte baptisa « masque d'Agamemnon », remontant au XVIe siècle av. J.-C.. Martelé au repoussé à partir du visage du mort avant son enterrement, il peut être considéré comme une sorte de portrait. La même vitrine contient un poignard en bronze damasquiné en or et argent et représentant une scène de chasse aux félins.

Les vitrines sur le côté exposent les autres objets trouvés dans les tombes des cercles A et B de Mycènes : vaisselle, bijoux et armes. Les rhytons (vases à libation en forme d'animaux), en métal précieux (or et argent) ou en pierre (marbre, albâtre, obsidienne mais aussi cristal de roche) y sont nombreux.

Cette salle expose aussi les coupes en or du tholos de Vapheio, près de Sparte, découvertes en 1889 ; des tablettes inscrites en linéaire B ; un sceau en or du trésor de Tirynthe ; ainsi que la « Dame de Mycènes », un fragment de fresque considéré comme la première représentation naturaliste en Occident (XIIIe siècle av. J.-C.).

Le masque dit d’Agamemnon Rhyton en tête de lion Coupes en or Dame de Mycènes
Le masque dit d’Agamemnon
tombe n°V, cercle A, Mycènes,
or, XVIe siècle av. J.-C..
Rhyton en tête de lion,
tombe n°IV,
cercle A, Mycènes,
or, XVIe siècle av. J.-C..
Coupes en or
tholos de Vapheio,
or, début du XVe siècle av. J.-C..
La « Dame de Mycènes », Mycènes, édifice religieux, peinture murale, xiiie siècle av. J.-C..


Collection cycladique

La salle 6 offre une importante collection d'art cycladique, avec ses célèbres idoles. Elle est organisée de façon chronologique, mais aussi en fonction des provenances. Les découvertes de Phylakopi sur Milos par la British School at Athens font l'objet d'une présentation particulière. L'« Idole d'Amorgos » est l'une des plus grandes jamais retrouvées : elle mesure 1,50 m (XXVIIIe -?XXVIe siècle av. J.-C.). Cette salle contient aussi les musiciens (joueur de harpe et flûte) provenant de Kéros, des « poêles à frire », des vases de marbre (kandiles) et de la céramique cycladique, ainsi que les fragments des fresques de Phylakopi24,25,26.

Idole d'Amorgos Poêle à frire Joueur de lyre Fresque de Phylakopi
L'idole d'Amorgos
Cycladique ancien II (2 800-2 300 avant J. C.),
variété de «Spedos»,
marbre, 1,50 m de haut.
« Poêle à frire », décorée d'un bateau (Site de Chalandriani sur Syros)
Cycladique ancien II (2 800-2 300 avant J. C.),..
Joueur de lyre
Cycladique ancien II (2 800-2 300 avant J. C.),
marbre.
Fresque de Phylakopi,
Cycladique ancien III (2 300-2 000 avant J. C.),
peinture murale.

Sculpture archaïque

Les salles 7 à 13 abritent les sculptures de l'époque archaïque (VIIIe -VIe siècle av. J.-C.), principalement des kouroï (type canonique plus ou moins inspiré par l'Égypte et les xoana anciens : un jeune homme nu dont une jambe, le plus souvent la gauche est avancée), et des korai (statue de jeune femme, en péplos).

Le Kouros du cap Sounion daté des environs de 600 avant J.C. est une colossale statue votive (elle mesure plus de trois mètres de haut) provenant du parvis du temple de Poséidon (salle 8). La salle 11, où on peut voir le kouros de Milos ou le kouros de Volomandra (en marbre de Paros), permet de se rendre compte des évolutions du milieu du VIe siècle av. J.-C. avec l'apparition du célèbre « sourire archaïque ». La stèle en l'honneur d'Aristion, par Aristoklès, dans la salle 13, qui représente un hoplite ou le « kouros d'Anavyssos » (découvert en 1936 pour la statue et 1938 pour la base), tous deux datés de 520 avant J. C., permettent de constater les évolutions des techniques depuis le début du VIe siècle av. J.-C.. Il en est de même pour le « kouros d'Aristodikos » (vers 500 avant J. C.), découvert pendant la Seconde Guerre mondiale à Keratea et dissimulé aux occupants allemands, dont le traitement de la chevelure marque une rupture ou l’hoplitodrome, « hoplite courant » (vers 500 avant J. C. aussi), parfois considéré (à tort) comme un monument commémorant Philippidès.

Le kouros du cap Sounion La stèle d'Aristion Hoplitodrome Kouros d'Aristodikos
Le kouros du cap Sounion,
vers 600 avant J.C., 3,05 m de haut,
marbre de Naxos.
La stèle d'Aristion,
vers 520 avant J. C., attribuée à Aristoklès,
marbre.
Hoplitodrome,
vers 500 avant J. C., 0,73 m sur 1,02 m,
marbre de Paros.
« Kouros d'Aristodikos »,
vers 500 avant J. C., 1,98 m de haut,
marbre de Paros.

Sculpture classique

Les salles 14 à 28 sont consacrées à la sculpture de l'époque classique, en marbre et bronze.

La salle 14 accueille l'art dit sévère, avec des sculptures provenant du temple d'Aphaïa à Égine, ainsi que des petits bronzes du début du Ve siècle av. J.-C..

La statue en bronze du « dieu de l'Artémision » (vers 460 avant J. C.), qui pourrait représenter Zeus ou Poséidon selon les interprétations (il pourrait aussi bien brandir un foudre qu'un trident), trouvée au fond de la mer, au large du cap Artémision (nord de l'Eubée) et un des symboles du Musée national archéologique d'Athènes est dans la salle 15. Cette statue, haute de 2,09 m, est un des rares bronzes originaux du Ve siècle av. J.-C. et pourrait être attribuée à Kalamis. Une copie romaine de l’Apollon Omphalos, attribué au même Kalamis, est visible à côté. Cette salle abrite aussi le « disque de Milos » (vers 460 avant J. C.) et le « relief de l'Initiation » (440 - 430 avant J. C.), provenant d'Éleusis et représentant Déméter, en compagnie de Coré remettant les grains de blé à Triptolème.

Le « Poséidon » ou « Zeus » ; « dieu de l'Artémision »,
vers 460 avant J. C., attribué à Kalamis,
bronze, 2,09 m de haut.
Copie romaine de l’Apollon Omphalos,
IIe siècle, original en bronze de Kalamis (vers 460 avant J. C.),
marbre pentélique.
« Disque de Milos »,
vers 460 avant J. C.,
marbre.
« Relief de l'Initiation »
440 - 430 avant J. C. (1,52 m sur 2,20 m),
marbre du Pentélique.

Relief votif en marbre pentélique trouvé à Éleusis, dédié au sanctuaire de Déméter et de Korè. Il représente les deux déesses éleusiniennes dans une scène du rituel des mystères. À gauche, Déméter, vêtue du péplos et tenant un sceptre dans la main gauche, offre des épis de blé à Triptolème, fils du roi éleusinien Keloos, pour qu'il les donne à l'humanité. À droite, Perséphone, vêtue d'un chiton et d'un manteau, tient une torche, et bénit Triptolème de la main droite. La magnificence de l'image et son échelle monumentale indiquent qu'il ne s'agissait peut-être pas d'un simple relief votif mais plutôt d'un relief cultuel. Il était fameux dès l'Antiquité et fut copié à l'époque romaine : une copie se trouve au Metropolitan Museum à New York.


Les salles 16 à 18 exposent des stèles funéraires, datant principalement de la fin du Ve siècle av. J.-C.. On pense que la fin des travaux de l'Acropole aurait libéré de nombreux artistes qui se seraient alors mis au service des particuliers. Les stèles gagnent en monumentalité avec le temps (jusqu'au décret de 317 avant J. C. qui cherchait à en limiter la taille) et donc au fil des salles. Les salles exposent aussi des lécythes, vases funéraires blancs, comme le lécythe de Myrrhinè (vers 420 avant J. C.), trouvé sous la place Syntagma et donné au musée en 1960, représentant Hermès psychopompe guidant Myrrhiné vers l'Achéron.

   

Stèle funéraire d'Hègèsô,
fin du Ve siècle av. J.-C.,
marbre pentélique.
Lécythe de Myrrhinè
vers 420 avant J. C. (0,97 m sur 1,56 m),
marbre pentélique.

 

Stèle funéraire de marbre pentélique trouvée à l'Ouest d'Athènes dans le Céramique. Une Athénienne est assise sur une chaise avec un repose pieds et regarde un bijou tenu de la main droite et peint à l'origine. En face d'elle se tient une esclave tenant une boîte à bijoux ouverte. D'après l'inscription sur l'épistyle, la défunte est Hegeso, fille de Proxenos : la qualité du travail indique une famille noble, et l'œuvre a été attribuée au sculpteur Callimaque. Fin du Ve s. av. J.-C.

 

Lécythe de Myrrhinè vers 420 avant J. C. (0,97 m sur 1,56 m), marbre pentélique. Lékythos funéraire de marbre trouvé à Athènes sur la place Syntagma, site d'une importante nécropole antique. Au centre de l'image, Hermès Psychopompe (Guide des âmes) est identifié par sa chlamyde, ses chaussures ailées et son bâton. Il conduit la jeune Myrrhinè vers Hadès. À gauche se trouvent les parents de la défunte menés par un vieillard, peut-être son père, qui lève la main en un signe de dernier salut. Vers 430-420 a. C.


En salle 20, on peut voir l'« Athéna du Varvakéion », réplique romaine de la statue chryséléphantine du Parthénon, trouvée en 1880 près de l'école athénienne du même nom. L'« Athéna Lenormant » est elle aussi une copie (inachevée) en marbre pentélique, trouvée près de la Pnyx et datant probablement du Ier siècle. Dans la salle suivante, on trouve le « Jockey de l’Artémision » (vers 140 avant J. C.), retrouvé dans les années 1920, en morceaux épars dans une épave au large du cap Artémision (Eubée). Il a été en partie restauré (ventre et queue du cheval). Une Niké, une couronne dans les mains, est gravée sur la cuisse droite du cheval. On peut aussi voir dans cette salle la copie romaine du diadumène de Polyclète (Ier siècle). Des éléments de décoration du temple d'Asklépios à Épidaure, dont une « Victoire ailée », acrotère central du fronton, sont en salle 22.

L'« Athéna du Varvakéion », 1re moitié du IIIe siècle, copie de la statue chryséléphantine de Phidias, marbre pentélique. Athéna de Varvakeion, statuette de marbre pentélique trouvée à Athènes près de l'école Varvakeion. C'est la mieux préservée des copies connues de la statue chryséléphantine d'Athéna Parthénos par Phidias, érigée dans le Parthénon en 447 a. C. L'original avait environ 12 fois la taille de cette copie de Varvakeion. Première moitié du IIIe s. ap. J.-C.

a statue équestre dite « Jockey de l’Artémision » vers 140 avant J. C., bronze (2,90 m sur 2,10 m). Statue de bronze d'un cheval et de son jeune jockey, trouvé dans une épave au large du Cap Artémision en Eubée. Le jeune jockey tenait les rènes dans la main gauche et un fouet dans la main droite. Les plis sur son visage et notamment sur son front révèlent l'excitation et la passion. Cette œuvre est connue sous le nom de « Jockey de l'Artémision ». Restauration en 1971.

L'« Athéna du Varvakéion »,
1re moitié du IIIe siècle,
copie de la statue chryséléphantine de Phidias,
marbre pentélique.
La statue équestre dite « Jockey de l’Artémision »
vers 140 avant J. C.,
bronze (2,90 m sur 2,10 m).
Copie romaine du diadumène,
(Ier siècle (1,95 m de haut),
original de Polyclète (vers 430 avant J. C,
marbre, trouvé sur Délos.
Victoire ailée d'Épidaure
fin du Ve siècle av. J.-C.,
marbre de Paros.

Les salles suivantes sont consacrées au « second classicisme », considéré comme plus dramatique, après le déclin d'Athènes, surtout face à la puissance macédonienne. Des stèles funéraires plus tardives sont dans les salles 23 à 27. La stèle dite de l'Ilissos ou du chasseur, datée de 340 avant J. C. et attribuée à l'atelier de Scopas, sinon au sculpteur lui-même est exposée en salle 23. Un jeune homme, une arme de jet pour la chasse au lièvre à la main, est représenté de face, signe qu'il n'est plus. À ses pieds, se trouvent son chien et son esclave. À ses côtés, de profil (et donc vivant), un homme âgé qui pourrait être son père. À l'entrée de la salle 28 se dresse la stèle, sous forme de naiskos, du guerrier Aristonautes. Datée de 350-325 avant J. C. et rappelant le travail de Scopas, elle a été retrouvée dans le Céramique. Des bronzes retrouvés au fond de la mer sont en salle 28 : l'« éphèbe de Marathon » (330-325 avant J. C.) attribué à l'école de Praxitèle et l'« éphèbe d'Anticythère » (340 avant J. C.).

Sculpture hellénistique et romaine

Les sculptures hellénistiques sont rassemblées dans les salles 29 et 30 du rez-de-chaussée. On y trouve ainsi des statues monumentales de Thémis ou de Poséidon (130 avant J. C.). Le célèbre groupe d’Aphrodite et Pan (vers 100 avant J. C.), en marbre de Paros, provenant de Délos, où la mythologie le dispute à l'érotisme est visible en salle 30.

Les sculptures romaines quant à elles se trouvent en salles 31 à 33 du rez-de-chaussée. On peut y voir des portraits impériaux, ainsi qu'une partie d'une statue équestre d'Auguste, en bronze. La salle 31A abrite toute une collection de poteaux hermaïques ainsi que des bustes d'éphèbes et de cosmètes (qui supervisaient l'entraînement des éphèbes dans les gymnases) provenant du gymnase de « Diogène » à Athènes.


Les salles 36 à 39 du rez-de-chaussée sont consacrées aux petits objets de bronze, dont une bonne partie provient de la « collection Karapanos », fruit des fouilles faites par ce dernier à Dodone en 1875-1877. La salle 36 propose des objets de l'époque géométrique : figurines animales et humaines, des bijoux placés dans une tombe reconstituée et des chaudrons (IXe siècle av. J.-C.). Des tablettes votives et des masques provenant du sanctuaire de Zeus à Dodone s'y trouvent aussi, à côté de statuettes des VIe et Ve siècles av. J.-C. : un Zeus brandissant son foudre, un cavalier (identifié comme un des Dioscures) formant une paire avec une statuette similaire au Louvre, un joueur de flûte et une divinité féminine (peut-être Aphrodite). Le sanctuaire d'Olympie a fourni la majorité des objets de la salle 37 : des panneaux (vers 600 avant J. C.) avec des aigles, des griffons, Héraclès tirant sur un centaure et une « maîtresse des animaux », des armes et armures et une tête de Zeus (vers 520-510 avant J. C.). La salle 38 abrite les découvertes faites sur l'Acropole dont une Athéna Promachos du début du Ve siècle av. J.-C. ou des créatures mythologiques. On peut aussi y voir la « machine d'Anticythère » (vers 80 avant J. C.) retrouvée au large de cette île avec d'autres objets exposés dans la même salle. C'est le plus ancien mécanisme à engrenages connu. De nombreuses interprétations ont été proposées. Le musée considère qu'il s'agit d'un instrument de navigation. Une reconstitution moderne est proposée à côté. La salle 39 expose la reconstitution, autour des fragments d'origine, d'un harnachement et d'un char. La statue hellénistique dite « dame de Kalymnos », jusque-là exposée en salle 39, est retournée sur l'île où elle avait été découverte en 1994 et est la pièce principale du musée local.

Collection égyptienne

Les salles 40 et 41 du rez-de-chaussée, sont consacrées à la collection égyptienne du musée, la seule collection de ce type en Grèce. Elle a été offerte principalement par deux Grecs installés en Égypte, Ioannis Dimitriou, originaire de Lemnos mais qui vécut à Alexandrie et qui fit don de sa collection entre 1880 et 1885, et Alexandros Rostovitz du Caire, qui fit de même en 1904.

La collection, du Ve millénaire avant J. C. à 354 de notre ère, organisée de façon chronologique par l'ancien conservateur Perikles Kourachanis, propose des papyrus, des hiéroglyphes, des vases canopes, des scarabées, des sarcophages et des momies, ainsi qu'une statue assise du scribe royal Rahotep et une statuette d’Hapi. Certaines statues rappellent les liens entre l'Égypte et la Grèce. Celle de la princesse Takusit (715 avant J. C.) est très proche plastiquement des korai, tandis que le buste d'Alexandre le Grand évoque l'Égypte hellénistique. On peut aussi voir une statue d'Isis provenant d'un temple à Marathon et des portraits du Fayoum.

 

1er étage

Les fresques polychromes d'Akrotiri, sur Santorin, ainsi que de la vaisselle, des armes et des outils sont exposés en haut de l'escalier au premier étage, salle 48. Akrotiri fut détruite à son apogée au XVIe siècle av. J.-C. et est considérée comme une « Pompéi » de l'Égée. Elle fut alors recouverte par une épaisse couche de pierre ponce conservant intactes ses maisons à étages. Elle était alors sous influence minoenne (motifs décoratifs sur les céramiques, fresques murales et adoption du Linéaire A). Les fresques ont été découvertes lors des fouilles des années 1967-1974 par Spyridon Marinatos : la fresque du « printemps » (avec des crocus et des hirondelles) couvre trois murs mais la plus célèbre est celle dite des « boxeurs ». Elles ont été peintes sur des murs recouverts de plâtre humidifié, ce qui a permis leur conservation. Quelques détails furent ajoutés après séchage. Les céramiques présentes dans cette salle sont des vases polychromes à motifs floraux (lys, crocus) et animaux (chèvres, dauphins), motifs importés du continent ou de Crète. On peut aussi voir la reconstitution d'un lit et d'un panier.

Les « boxeurs »
Les « boxeurs » et les « antilopes »
Fresque du « printemps »
Les « boxeurs »,
XVIe siècle av. J.-C.,
pièce B1, édifice B,
peinture murale.
Les « boxeurs » et les « antilopes »,
XVIe siècle av. J.-C.,
pièce B1, édifice B,
peinture murale.
Fresque du « printemps »,
XVIe siècle av. J.-C.,
pièce D2, édifice D,
peinture murale.

Le premier étage (salles 49 à 56) expose des céramiques et des petits objets. En plus d'une présentation chronologique des céramiques antiques (du XIe siècle av. J.-C. à l'époque romaine), les objets sont regroupés par thèmes : sanctuaires importants (salle 52), coutumes funéraires (salle 53) et la femme et l'enfant (salles 55 et 56).

La salle 49 est consacrée aux céramiques attiques allant de la fin de l'époque mycénienne à l'époque géométrique. Elles permettent de voir la disparition progressive des décors naturalistes qui laissent la place à des formes géométriques. Les soixante-huit vases trouvés dans la tombe, dite « d'Isis » en raison de la présence d'une statuette de cette déesse, à Éleusis sont représentatifs de la période protogéométrique (Xe siècle av. J.-C.) où les motifs sont faits uniquement de lignes, losanges ou cercles. L'une des pyxides contenait une substance blanche à base de kaolin qui aurait pu avoir une fonction cosmétique. Au géométrique, la figure humaine réapparaît, stylisée. Les vases du Maître du Dipylon (appelés ainsi car son atelier se trouvait près de cette porte monumentale d'Athènes) ou ceux du peintre de Hirschfeld en sont des exemplaires caractéristiques.

Vase à décor de poulpe Œnochoé protogéométrique Cratère monumental Vase du Maître du Dipylon
Vase à décor de poulpe
vers le XVe siècle av. J.-C.
Œnochoé protogéométrique
Xe siècle av. J.-C..
Cratère monumental du géométrique récent
VIIIe siècle av. J.-C.
Vase du Maître du Dipylon (vers 760 av. J.-C.)
1,60 m de haut.

La salle 50 présente la production de céramique provenant des autres régions de Grèce ainsi que des vases de « style orientalisant ». On y trouve la statuette féminine en terre cuite qui a servi de modèle pour une des deux mascottes des Jeux olympiques d'Athènes en 2004, en l'occurrence « Athiná ». On peut aussi y voir des terres cuites de Thessalie, Santorin ou Chypre. La salle suivante (no 51) propose des vases provenant des Cyclades en général, de Paros en particulier, de Corinthe, d'Eubée et d'Attique et présentant les premières figures noires comme l'amphore du peintre de Nessos (VIIe siècle av. J.-C.)42,44,45.

   

Figurine de terre cuite,
VIIe siècle av. J.-C.,
atelier de Thèbes,
modèle pour la mascotte des Jeux olympiques d'Athènes en 2004.
Amphore attique,
(VIIe siècle av. J.-C.),
peintre de Nessos.
 

Les salles 52 et 53 exposent des céramiques attiques à figures noires : trois amphores (VIe siècle av. J.-C.) et un cratère par le peintre Sophilos représentant Héraclès affrontant Nérée (salle 52) et des lécythes ou une coupe portant la signature d'Exékias (salle 53). On peut aussi voir dans la salle 52 des tablettes de bois peint (VIe siècle av. J.-C.) provenant de la grotte de Pitsa en Corinthie et totalement uniques. Elles représentent une procession féminine. Des céramiques de Béotie (VIe siècle av. J.-C.), dont les « coupes à oiseaux » nommées ainsi en raison de leur motif principal (un oiseau aux ailes déployées), se trouvent également en salle 52. Les petits objets trouvés dans le sanctuaire d'Héra (Héraion) d'Argos (VIe et Ve siècles av. J.-C.) permettent de se faire une idée de la vie quotidienne d'alors. Des éléments des temples d'Apollon à Thermos (métopes et antéfixes) et d'Artémis à Laphria (acrotère) complètent cette salle 5242,46,47.

La salle 54 permet de suivre le passage des figures noires aux figures rouges, à la charnière des VIe et Ve siècles av. J.-C., peut-être à l'initiative du peintre d'Andokidès qui travaillait à ce moment-là au Céramique à Athènes. Cette salle expose des vases d'Euphronios et de Douris ainsi que des rhytons en forme de tête d'« Éthiopiens ». La salle suivante (no 55) expose la pélikè du peintre de Pan (470 avant J. C.) représentant Héraklés tuant Busiris et des céramiques à fond blanc (principalement des lécythes). Enfin, la salle no 56 propose des céramiques à figures rouges (Ve et IVe siècles av. J.-C.) provenant d'Attique, de Béotie et de Corinthe ainsi que des céramiques de la fin du IVe siècle av. J.-C., polychromes et foisonnantes de détail, dites du « style de Kerch » (en Crimée). Des scènes de compétitions sportives ornent des amphores attiques. On peut aussi voir un épinétron (objet servant à filer que les femmes posaient sur leur cuisse), des amphores panathénaïques (prix pour les vainqueurs de ces compétitions) et des gobelets servant aux Anthestéries (fêtes en l'honneur de Dionysos)42,48,49.

   

Pélikè : Héraklés tuant Busiris,
vers 470 avant J. C.,
peintre de Pan.

Épinétron attique
représentant Bellérophon,
vers 420 avant J. C.
 
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