Bill Viola Grand Palais
|
La première exposition dédiée à l’art vidéo dans l’histoire des Galeries nationales du Grand Palais est aussi la plus importante jamais consacrée à Bill Viola, vidéaste américain, né à New York le 25 janvier 1951. Il est sans conteste le plus célèbre représentant de l’art vidéo, depuis 1975 à aujourd’hui, mêlant tableaux en mouvement et installations monumentales occupant tout un un espace en intérieur ou en extérieur.
Au travers d'une vingtaine de ses plus grandes œuvres exposées sous le commissariat de Jérôme Neutres (Grand Palais) et Kira Perov (studio Bill Viola) ce sont tous ses genres, et toutes ses séries emblématiques de cinq décennies de création, de 1977 à 2013, qui sont représentées
L’artiste veut créer les conditions d’une « immersion » dans l’image, symbole exprimé par la métaphore récurrente du corps plongé dans l’eau. L’ambition de cette exposition est d’inviter à plonger dans toutes les étapes et les facettes du fascinant voyage spirituel que donne à voir cet imaginaire.
Plan de l'exposition (avec liens vers certaines oeuvres)
|
Depuis l'entrée, niveau 1 :
The reflecting pool (1977-79), Heaven and death (1992), Nine attempts to achieve immortality (1996), The veiling (1995), Four hands (2001), Catherine's room (2001), Surrender (2001), The quintet of the astonished (2000), The sleep of reason (1988), Chott El-Djerid (1979), Walking on the edge (2012, The encounter (2012), Going forth by day (2002).
En descendant par l'escalier: Presence (Installation sonore de 1995)
Niveau 0 : Tristan's ascension (2005), Fire woman (2005), Man searching for immortality/ woman searching for Eternity (2013), Three women (2008), Ascension (2000), The dreamers (2013).
"Sculpter du temps" : telle est la définition que donne Bill Viola de son art. « Le temps est la matière première du film et de la vidéo. La mécanique peut en être des caméras, de la pellicule et des cassettes, ce que l’on travaille, c’est du temps. On crée des événements qui vont se déplier, sur une sorte de support rigide qui est incarné dans une cassette ou de la pellicule, et cela constitue l’expérience d’un déroulement. En un sens, c’est comme un rouleau, qui est une des formes les plus anciennes de communication visuelle. » Un temps que Bill Viola aime faire durer, répéter, ralentir à l’extrême, comme pour en montrer toutes les lignes et les formes. (The Universe continues to be in the present tense », dans Viola, Reasons for Knocking at an Empty House, writings 1973-1994, Cambridge, MIT Press, 1995, p. 253 (traduction de J. Neutres).
"Je suis né en même temps que la vidéo". Pour Bill Viola, l'esthétique qui se rapproche de la pratique de la méditation, qui consiste à se fixer sur un temps présent, à concentrer son regard pour aller plus loin dans la perception d’un sujet. Que vois-je ? La caméra est pour l’artiste ce second oeil pour nous "réapprendre à regarder", et approcher le monde au-delà ou en deçà des apparences. Cette exposition est conçue comme un voyage introspectif en trois temps, autour des trois questions métaphysiques majeures que n’a de cesse d’interroger l’oeuvre de Bill Viola depuis quarante ans. Qui suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je ? L’enjeu de l’artiste n’est pas de répondre à ces questions, mais de nous y confronter. « Les anciens les appelaient […] les Mystères. Ils n’appellent pas de réponses. Il n’y a pas de réponse à la vie ou à la mort. On doit en faire l’expérience, les approcher et les étudier, mais sans réponse au final. (2 Bill Viola, Viola, op. cit., p. 273).