Emile Reynaud est né le 8 décembre 1844 à Montreuil-sous-Bois. Fils d'un horloger-graveur de médaille et d'une institutrice, il n'ira pas à l'école et apprendra tout avec ses parents selon un seul principe : s'instruire en s'amusant. Devenu adulte, il aura de solides notions de zoologie, de physique, d'astronomie...

Après la mort de son père, il quitte Paris avec sa mère pour aller s'installer chez son oncle, riche chirurugien. Il complètera ses connaissances dans la bibliothèque de ce dernier.

De 1873 à 1877, il enseigne la physique et les sciences naturelles aux écoles industrielles de Puy. Ses cours sont alors accompagnés de projections lumineuses de lanterne magique.

En 1877, Emile Reynaud met au point sa première invention, le praxinoscope formé du grec praxis "action" et de skopein "regarder".

Le brevet pour cette invention fut déposé en 1877 par Emile Reynaud. Pour créer le praxinoscope, l'inventeur s'est inspiré de deux créations plus anciennes : le phénakistiscope de Joseph Plateau et le zootrope de Horner.

Le fonctionnement du praxinoscope est basé sur le principe de la vision intermittente : le spectateur ne voit chaque image qu'un bref instant. Les fentes des précédents appareils ont été remplacées par un système de miroir à facettes (souvent au nombre de 18). Grâce à eux, les images reflétées sont plus claires et se fondent pour donner l'impression d'un mouvement plus régulier.

Cet apareil n'était, au départ, qu'un simple jouet, fortement apprécié par les enfants. Tant et si bien que Reynaud regagne Paris pour commercialiser cet appareil, qui se vend très bien dans les grands magasins (Bon Marché, ...).

Le praxinoscope évoluera progressivement pour former le praxinoscope à projection. En 1880, l'inventeur a ajouté à son praxinoscope une lanterne magique. Les saynètes sont donc projetées sur un écran et non plus sur un jeu de mirroir. Les personnages sont dessinés sur des plaques de verre, reliées entre elles par des morceaux d'étoffe. Le nombre de poses est toujours de douze et n'a donc pas évolué par rapport au praxinoscope.

L'ultime amélioration aura lieu en 1889 et se nommera théatre optique. Cet appareil, basé sur le praxinoscope à projection, permet de projeter des bandes de longueur illimitée. Celles-ci, souples et régulièrement perforées se déroulent d'une première bobine pour s'enrouler autour d'une seconde tout en passant par une série d'engrenages et de goupilles saillantes. Emile Reynaud dessine et peint ses images à la main, une par une. (Imaginez le temps que cela représente sachant qu'une bande comprend en 500 à 600 poses! ). Le décor, dans lequel évoluent les personnages, est projeté par une seconde lanterne magique ce qui évité à Reynaud de le peindre à chaque fois. Il a enfin atteint son objectif : présenter un vrai spectacle devant un public nombreux.

 

Le 28 octobre 1892, Emile Reynaud projette les premières pantomimes lumineuses (dessins animés) devant un public ébahi au musée Grévin. Etaient au programme "Un Bon Bock", "Clown et ses chiens" et le plus aprécié "Pauvre Pierrot". Gaston Paulin les accompagne au piano avec des morceaux qu'il a écris spécialement pour chaque pantomime.

Ce spectacle sera à l'affiche du Cabinet Fantastique du musée Grévin jusqu'en 1900, époque où le Cinématographe des frères Lumière lui fit trop de concurrence. En huit ans, ce divertissement aura alors émerveillé plus de 500.000 spectateurs.

Emile Reynaud reprend ses recherches, mais a perdu beaucoup d'enthousiasme. Il meurt dans la misère, à Ivry-sur-Seine le 9 janvier 1918, après avoir jeté à la Seine son appareil de projection et toutes les pellicules de ses bandes animées, sauf deux, actuellement exposées au Musée Crozatier du Puy en Velay.

 


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(1844-1918)
France