Editeur : MK2. septembre 2007. Durée du DVD : 182’ - Durée du film : 104’ - Format vidéo : 16/9 - Format image : 1.85 - Format audio : Version originale Sinhala 5.0 - Sous-titres : Français suppléments :
Une main sur un néon. Un couple sagement endormi. Dans la nuit, un homme qui court. Une main sort de l'eau. Une femme qui se réveille au petit matin, sort de la case pour fixer, dans le champ derrière les toilettes extérieures, un char folâtrant (plus que manuvrant) parmi les hautes herbes. La jeune femme qui dormait se lève, verse de l'eau sur son corps nu. Son compagnon part travailler. Il relève le vieux garde de nuit qui veille sur la lagune désertée dans laquelle ils se sont résignés à vivre... Le contexte est celui de l'après-guerre civile qui a ravagé le Sri Lanka, durant le conflit opposant le gouvernement reconnu par la majorité cingalaise à la guérilla tamoul. Mais la guerre qui menace est abstraite et le film est un remake à peine décalé du Silence de Bergman : même initiation sexuelle, ici d'une jeune fille, là-bas d'un jeune garçon ; mêmes chars d'assauts ; même décor symbolique reconstitué, ici les bois, la lagune, là-bas les couloirs de l'hôtel ; même sort réservé à l'une des deux femmes ; omniprésence de la culpabilité enfin qui renvoie aussi à l'autre "film de guerre" de Bergman : La Honte. Dans cette terre abandonnée, la sexualité est brutale et rapide comme les rêveries "quand tu fumes un joint, dit le soldat à son ami, c'est comme si Dieu t'enculait" ou les actes (l'assassinat du soldat). A part, le conte de "Petit oiseau", les paroles sont aussi rares et brèves. Le tour de force du film est probablement de cacher un programme narratif finalement assez chargé en le dispersant sous forme de scènes symboliques dont il appartient au spectateur de reconstituer le sens. Le panthéisme, parfois proche de celui d'Alain Guiraudie, s'accorde ainsi très bien avec une symbolique qui peut paraître assez lourde (les fenêtres ouvertes les unes après les autres dans la maison avec le vent qui s'y engouffre pour signifier le désir de Lata) mais qui est constamment recherchée comme l'unique moyen d'expression de ses personnages.
The Land of Silence et Vide pour l’amour,
courts-métrages de Vimukthi Jayasundara
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présente
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La
terre abandonnée de Vimukthi Jayasundara
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