Editeur : Wild Side Video, octobre 2011; Anglais & Français DTS et Dolby Digital Mono d'origineSous-titres : Français - Durée : 1h53 . DVD 20 € - Blu ray : 25 €. interdit aux moins de 16 ans.

suppléments :

  • La Donna Nella Resistenza (50') le documentaire de Liliana Cavani sur l'implication des femmes dans la Résistance italienne
  • Interview de Liliana Cavani (20')
  • Galerie photos

Vienne, 1957. Max travaille comme portier de nuit dans un grand hôtel. Un jour, arrive Lucia, en voyage avec son mari. Il suffit alors d'un regard pour que leur passé commun resurgisse : ancien officier SS, Max a entretenu avec Lucia une histoire d'amour passionnelle et brutale alors qu'elle était prisonnière dans un camp de concentration…

Le film était invisible en France depuis 35 ans et ressort pour la 1ère fois en DVD et Blu-ray! Il fit scandale à l'époque de sa sortie en 1974, notamment aux Etats-Unis, où il fut classé X. La relation entre une ancienne victime des camps et un tortionnaire nazi, sur fond de sadomasochisme et d'esthétique décadente permet à Liliana Cavani d'observer la fascination pour le mal chez les victimes et d'alerter sur la traque incomplète des criminels de guerre.

Mélancolique, volontiers provocant, Portier de nuit ressemble au théâtre d'ombres d'une génération qui a voulu surmonter le traumatisme du nazisme et tenter de le comprendre de l'intérieur. Le film doit enfin beaucoup à l'interprétation juste et enflammée du couple formé par Dirk Bogarde et Charlotte Rampling, dont le visage d'ange maladif, les cheveux courts et le numéro de cabaret où elle chante Marlène Dietrich, flanquée d'un pantalon à bretelles et d'une casquette nazie, constitue l'une des séquences les plus marquantes et dérangeantes de l'histoire du cinéma.

 

Entretien avec Liliana Cavani (2001-0h20)

L'idée du film est venue d'une interview faite pour un documentaire sur les partisanes : Les femmes dans la Résistance. Cavani avait interviewé beaucoup de femmes partisanes du nord de l'Italie, dont certaines avaient été capturées par les Allemands et enfermées dans les camps de la mort (Dachau et Auschwitz) mais l'une d'entre elles l'avait beaucoup marqué. Ce qu'elle pardonnait le moins aux allemands était de lui avoir fait découvrir un aspect d'elle qu'elle ignorait. Cela lui a permis de survivre mais elle a alors connu le mal, le côté obscur en elle, et ce pour le reste de sa vie.

Liliana écrit ensuite un court scenario, moins de deux pages, qu'elle fait lire à Mario Gallo, qui avait produit avec Bob Edward (un Américain qui vivait à Rome et avait travaillé chez Fox) Les Damnés, le film de Luchino Visconti. Le sujet lui a plu immédiatement et il a voulu tout de suite produire le film. Mais peu après, Gallo a été nommé président d'Italnoleggio (la distribution de Cinecittà) et pour éviter des conflits d'intérêts, il a laissé sa société à Bob, qui a repris le projet du film.

Le choix des acteurs a été une suite de réponses positives. Cavani pensais à Charlotte Rampling ou à Mia Farrow. Bob Edward a répondu de façon très pragmatique qu'il était préférable que de commencer par rencontrer Charlotte, car elle vivait en Europe. Charlotte Rampling avait impressionné Cavani dans le film "Les Damnés" où elle faisait une très belle apparition. Dès son entrée dans le dans le hall, mais au lieu d'aller à sa rencontre, j'ai dit à Bob que je voulais l'observer. Elle est frappée par sa présence. Dirk la passionnait depuis "The Servant" de Joseph Losey. C'était le protagoniste du film, sans aucune réserve et il a accepté sans difficulté.

Le film s'est fait avec, au départ, la moitié du budget prévu. Liliana Cavani et les acteurs ont mis leurs salaires en participation et les semaines de tournage en extérieur à Vienne ont pu être réalisé après un mois seulement d'interruption de tournage. La United Artists de Paris finançant le reste du film à la vue de ses premiers rushes.

Le film surprend car pour une fois les héros ne sont pas positifs. Le film sort d'abord à Paris où la liberté d'opinion est plus grande. Le film ne sera pas censuré. Il reçoit une mauvaise critique des Cahiers du Cinéma, alors d'extrême gauche, qui ne veulent pas entendre parler de positions ambiguës mais Jean-Louis Bory, dans le nouvel observateur, comprend le film et éclaire les spectateurs. Le film est aussi un succès en Italie mais est bloqué par la censure. Il en est de même aux Etats-Unis où il rapporte 15 millions de dollars tout en étant classé X.

Bogarde et Rampling ont eu un peu peur de ce succès : d'acteurs de films d'art et essai, ils deviennent des acteurs de choix pour des personnages noirs.

 

La Donna Nella Resistenza de Liliana Cavani (1965- 0h45)

70 000 femmes italiennes s'engagèrent dans les groupes de défense et 35 000 prirent part aux actions de guerre des partisans. Ce sont des photos de femmes exécutés par les nazis avec off leur dernière lettre à leurs parents, maris ou enfants qui ouvrent le film constitués ensuite d'interviewes et d'images d'archives.

Dans la guerre des partisans, les femmes s'engagent à côté des hommes dans la lutte pour la libération. Résistance, terme forgé par les français, indique l'opposition au nazisme, phénomène européen qui comprend la lutte armée et la résistance passive. C'est un deuxième risorgimento où seront tués 36 000 partisans, 10 00 civils tués par représailles et 33 000 militaires dans les camps de concentration.

 

 
présente
 
Portier de nuit de Liliana Cavani