Editeur : Opening. Février 2008. Langue : Italien. Sous-titres : français. 13 € Eté 1943. Carlo, fils d'un dignitaire fasciste, passe des vacances loin de la guerre, à Riccione. Il y rencontre Roberta, jeune veuve d'un officier de marine et mère d'une petite fille. Ils tombent follement amoureux. Le 25 juillet, la radio annonce la chute de Mussolini, le peuple envahit la rue et le père de Carlo doit fuir. Il veut entraîner son fils, mais Carlo choisit de rester avec Roberta malgré le danger. Un soir, pris par une patrouille, ils décident d'aller se cacher chez Roberta, à Rovigo. Mais l'attaque aérienne du train qui les y emmène les sépare...
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Selon Jean-Luc Douin, Zurlini parlait de "mélodrame doux" à propos de cette passion qui évoque Le Diable au corps de Raymond Radiguet, et qu'il nourrit de souvenirs personnels. Il avait bien connu cette jeunesse insouciante, lui qui, en octobre 1943, s'était engagé, à peine sorti du lycée, dans l'armée de libération de son pays. Pour ce cinéaste qui n'aura cessé de dépeindre des histoires d'amour impossibles, Eté violent est la démonstration de ce que prouva son maître Tolstoï : "Une histoire privée devient extraordinaire si un événement historique est présent en arrière-fond." L'histoire d'amour est en effet à chaque fois accélérée par l'histoire. Depuis le survol de la plage par l'avion qui provoque la première rencontre, l'avion qui survole la maison la nuit qui amène au premier baiser, la chute de Mussolini qui conduit à la première nuit d'amour et jusqu'à l'arrestation par les soldats qui conduit à la fuite vers Rovigo et au mitraillage de la gare de Bologne qui entraîne leur séparation définitive. Elle sert de révélateur à Roberta, la jeune veuve qui aima d'un amour trop sage le mari que sa famille lui destinait et qui se libère de la tutelle de sa mère et des reproches de Magdalena, sa belle-sur, qui a elle totalement intégré les valeurs respectables d'intégrité. Le drame se noue car Carlo est lui incapable de s'affranchir de l'esprit de troupeau "Je dois suivre les autres, comme ça je serai moins seul" dit-il à Roberta qui lui suggère de déserter alors qu'il va rejoindre l'armée par peur de sortir du lot commun. Maintenant qu'on lui a confisqué sa carte d'identité et qu'il ne bénéficie plus du soutient de son père, il se montre aussi veul que Franz Malher dans Senso (Visconti, 1954). La mise en scène est constamment maniériste avec ses jeux d'ombre et de lumière, ses surcadrages au travers de portes et de fenêtres, ses objets ou personnage en premier plan avec un autre, comme séparé de son désir, dans l'arrière plan. Ce maniérisme langoureux accentue la sensualité des personnages qui culminent dans le slow Temptation, sur un solo de clarinette, dans des corps abandonnés sur la plage au petit matin ou sur un baiser, corps contre corps, sur la cabine de plage la nuit. J.-L. L. le 26/02/2008
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Opening
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présente
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Eté
violent de Valerio Zurlini
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