Editeur : Scope éditions , mars 2007. DVD + livre 30€

Suppléments :

  • Le cinéma par dessus le mur (0h16), entretien avec Jean-Pierre Thorn par Tangui Perron, historien du cinéma militant et ouvrier
  • L’invasion du veau d’or (5mn) permet à Alain Nahaum (un des opérateurs du film) de revenir sur la fameuse séquence de l’occupation de la Bourse et de l’analyser avec finesse.
  • Les yeux rouges (8mn), portrait d’Henri Onetti, l’un des acteurs emblématique de cette lutte.
  • Le livre de Tangui Perron, historien du cinéma militant et ouvrier : différence entre cinéma militant et cinéma de propagande, l’itinéraire de Jean-Pierre Thorn, les établis» avec l’intervention de l’historien Nicolas Hatzfeld, le contexte politico-social de Saint-Ouen en 1979, entretiens avec deux anciens d’Alsthom.

La grève à l'usine Alsthom de Saint-Ouen, en octobre et novembre 1979, filmée par un ancien de l'usine. Le film décrit le déroulement de la grève et les différentes méthodes utilisées par les grévistes, depuis les plus classiques, occupation d'usine, confiscation de pièces de machine, manifestations jusqu'aux plus inhabituelles, comme le transport d'une table jusque devant la chambre patronale pour exiger une négociation...

 

En 1971, Jean-Pierre Thorn comme des milliers de militants, souvent maoïstes, s’établit en usine sous le pseudonyme de Manu, au plus bas de l’échelle : ouvrier spécialisé chez Alsthom, à Saint-Ouen. Il y travaillera jusqu’en 1978.

Il y reviendra un an plus tard, dans le but d’y filmer les 43 jours, en octobre et novembre 1979, d’une grève longue et âpre, avec occupation, l’une des plus dures de la période.

La voix off qui énumère les jours de grève et dresse des bilans, caméra à l'épaule, interviews ("il va falloir soit prendre un fusil soit en pendre un ou deux"), intertitres (ici en bas de l'écran, reprenant un bout de discours, par exemple " Je suis de la classe ouvrière je peux pas mieux vous dire "), chansons populaires, internationale et accordéon.

 

Le cinéma par dessus le mur (0h16) par Tangui Perron (2006)

Fin 68, Jean-Pierre Thorn prend conscience de parler d'une réalité ouvrière qu'il connaît mal. Il rentra à l'Alsthom fin 70. "Pour sauver ma peau, me rééduquer... Saint-Ouen, parce que le métro y arrivait" . Le chef du personnel embauchait des gauchistes pour déstabiliser la CGT. Faire le contraire de Oser lutter oser vaincre. "Ce film est fait pour aller plus loin que le manichéisme du précédant. C'est un film pour se racheter, pas de leçon à donner, montrer la diversité du mouvement ouvrier"

Il veut filmer le mouvement ouvreire français comme Barbara Kopple l'a fait dans Harlan County U.S.A en 1976 pour le mouvement ouvrier américain. Vivre un grand moment social, un grand western, une histoire palpitante pleine d'enthousiasme. " Je ne sais filmer que lorsque j'ai le sentiment de faire une épopée". pour Bertold Brecht, l'histoire agit sur l'individu, l'histoire le fait se dépasser.

Magie du raccord : l'ouvrier dit "On a fait un coup d'état" et, plan suivant, la maman tient l'enfant par la main et va voir le poste de travail. Le coup d'état de l'ouvrier, c'est de montrer à son enfant la place où il travaille. C'est ce que dit le montage de ces deux plans. Le cinéma aide le monde à accoucher de son sens. Les femmes qui se disent de la classe ouvrière représentent un écart par rapport à la représentation habituelle de celle-ci (un homme en bleu de travail). La justesse de cette conviction apporte un effet de distanciation qui conduit le spectateur à s'interroger. Dans le théâtre brechtien, l'acteur sort de la pièce et va dans le public et se met à chanter.

Il ne faut pas se laisser emprisonné par le réalisme de l'image. La bourgeoise voudrait nous dire que tout ce que l'on voit dans l'image est vrai et naturel. Toute image est une construction idéologique, un regard porté sur le monde. "Ne dites jamais "c'est naturel " afin que rien ne passe pour immuable", Brecht toujours. Le naturalisme (nous remplacerons le mot par réalisme) est la base de l'oppression dans l'art. La télévision veut nous faire croire que ce qu'elle filme est vrai alors que c'est de l'idéologie. L'image illustre ce qui est commandé par le comité de rédaction. Le cinéaste essaie de faire accoucher au réel ce qu'il a à dire.

Jacky compose une musique pour donner à lier l'événement : les patrons refusent de parler, gênés, c'est la danse des culs. La musique illustre ce mouvement de menuet. scène de nuit, western, son de petits chiens, des chariots électrique, d'un transformateur qui gronde et même le son d'un coyote qui hurle dans le désert, faire ressortir ce que la matière contient.


La mise en scène de la table du 25 octobre est invention des ouvriers, la bande-son de la guitare électrique est comme un coup de fouet. Refus d'un cinéma militant, cinéma chiant. L'international alors que défaite la lutte ouvrière n'est pas un consensus Sabrer l'hymne ouvrier comme Hendrix sabra l'hymne américain. Il prenait le risque d'un lynchage par les militants mais c'est la rage de ce film.

 

L’invasion du veau d’or (5mn) par Tangui Perron (2006)

Alain Nahaum (un des opérateurs du film) de revenir sur la fameuse séquence de l’occupation de la Bourse et de l’analyser avec finesse.

La caméra génère aussi une situation politique, la caméra partage le territoire, fluidité, Bruno attend la rentrée il voit que le vigile ne dit rien et il passe, il faut montrer que le groupe est serré s'encourage. puis passé le trou noir c'est l'empire capitaliste, il faut y aller. Bruno avance et les gens n'osent rien faire. Les tracts sont lancés. On voit la vérité se créer dans long plan séquence rien n'est construit ou trafiqué, refaire le point, repartir. La vérité ne se développe que dans le temps ce n'est pas de l'information. on découvre que deux mondes s'affrontent que deux choses qui s'opposent dans le plan filmé par Bruno Muel, commenté par Alain Nahum.

Les yeux rouges (8mn), portrait d’Henri Onetti

portrait d’Henri Onetti, l’un des acteurs emblématique de cette lutte.

 

 

 

 
présente
 
Le dos au mur de Jean-Pierre Thorn