Un dimanche, vers la fin de l'été 1912. M. Ladmiral est seul dans sa grande maison de campagne. Seul avec sa fidèle domestique Mercédès. Seul avec le souvenir de sa femme disparue il y a déjà quelques années. Seul avec ses tableaux, qui ont fait de lui un peintre connu sinon célèbre parce que, un peu trop académique, M. Ladmiral est passé à côté du grand mouvement de l'époque : l'impressionnisme... Mais au seuil de cette belle journée de fin de saison, M. Ladmiral s'apprête avec l'aide précieuse de Mercédès - à partir pour la gare où il va accueillir comme d'habitude son fils qu'il appelle Gonzague (mais que sa belle-fille préfère appeler Édouard) et ses trois petits-enfants : Émile, Lucien et Mireille. Somme toute, un dimanche comme tant d'autres, où M. Ladmiral est heureux de retrouver les siens mais aussi un peu chagriné de voir que son fils n'a pas eu beaucoup d'ambition et mène une petite vie timorée... Mais ne voilà-t-il pas que, dans ce calme dominical et routinier, survient à l'improviste la fille de M. Ladmiral : Irène, une jeune femme moderne qui conduit déjà les voitures les plus rapides de l'époque et mène une vie indépendante dans la capitale. Bref, une vraie nature, toute en gaieté et en dynamisme, qui, en quelques minutes, va bousculer tout ce petit monde-là ! M. Ladmiral est encore plus heureux car il ne voit pas sa fille très souvent. D'ailleurs, Irène va repartit plus tôt que prévu car elle vient de joindre un ami au téléphone et l'amour tout court va peser plus lourd que l'amour paternel et familial... Aussi, le soir, lorsque tout le monde est reparti, M. Ladmiral se sent-il encore un peu plus seul et un peu plus vieux qu'à l'accoutumée. Il retourne à ses tableaux et à ce qui sera peut-être sa dernière composition...