Sierra torride

Le Mexique au temps de la guérilla menée par Juarez. Hogan, un mercenaire américain, sauve la vie de Sara, qui allait être violée par un trio de bandits et qui se révèle être une nonne recherchée par les Français pour l'aide qu'elle apporte à la rébellion. Hogan accepte de l'accompagner jusqu'à Chihuahua, où les révolutionnaires veulent s'emparer d'une garnison. Durant le voyage, l'Américain est stupéfait de découvrir le comportement de sa compagne, qui boit sans modération et jure comme un charretier. En cours de route, la jeune femme le convainc de dynamiter un convoi de munitions destinées aux troupes de Maximilien, mais Hogan est blessé par une flèche peu avant l'opération. Soeur Sara fait preuve d'un grand sang-froid en retirant la flèche et en cautérisant la plaie. Alors qu'ils sont sur le point de rejoindre les partisans. Hogan et soeur Sara, pour fuir les soldats français, se réfugient dans un bordel, où Hogan découvre avec stupeur que sa compagne n'était qu'une prostituée qui avait choisi le déguisement de nonne pour ne pas être inquiétée Sara et Hogan contribueront efficacement à l'attaque du fortin qui sera investi par les Juaristes, puis ils repartiront ensemble vers de nouvelles aventures

Vera Cruz de Robert Aldrich en 1954 avait passé le témoin au western Zapata. Et, Jean-Baptiste Thoret assure à juste titre que, sans le détour par l'Italie, le genre du western serait sans doute mort. C'est le western politique italien qui assure le passage de témoins vers La horde sauvage (1969), ou Little Big man (Arthur Penn, 1970) et Pat Garrett et Billy the Kid (Sam Peckinpah,1973).

Sierra Torride joue sur un registre plus mineur, sorte de transition pour l'acteur Clint Eastwood entre son personnage de l’homme sans nom au visage mangé par la barbe dans la trilogie de Sergio Leone et L'homme des hautes plaines (1973), son premier western comme réalisteur. Les rapports entre Sara et Hogan sont habilement développés. L’humour qui en émane rappelle les affrontements Hepburn-Bogart dans L'odyssée de l'African queen (John Huston, 1951)

Jean-Luc Lacuve, le 18 novembre 2022