Le procès de Nuremberg
1948

1945, la guerre est terminée. Lentement, douloureusement l'Europe reprend vie. La guerre était finie mais ce n'était pas encore la paix. Tout le continent s'enfonçait dans le désespoir et la détresse. Pourquoi tout cela ? Pourquoi une guerre avait transformé l'Europe en champ de ruines, réduit des peuples entiers à la misère et à la mendicité ? Pourquoi ? Le monde réclamait une réponse. C'est au palais de justice de Nuremberg qu'eut lieu la réunion des pays vainqueurs. C'est là que siégea le tribunal international pour juger les criminels de guerre nazis.

Le juge Robert Jackson, principal procureur américain lit une déclaration préliminaire au nom de l'accusation. Les quatre grandes nations victorieuses mais meurtries ont refusé de se venger et ont décidé de soumettre les ennemis qu'elles ont capturés au jugement de la justice. C'est là un des plus grands hommages rendus par le pouvoir à la raison. Cette procédure représente un effort des quatre plus grandes nations soutenues par quatorze autres d'utiliser la justice internationale pour maîtriser la plus grande menace de notre temps, la guerre d'agression. Les accusés ont plongé le monde dans le sang et ont fait reculer la civilisation d'un siècle. Ils ont jette le peuple allemand dans une misère totale… Dans ce procès, la véritable victime est la civilisation

Documents sur l'extermination de l'intelligentsias, de la noblesse et du clergé polonais sur les massacres d'Oradour-sur-Glane et de Bande en Belgique

Hess témoigne sur Auschwitz. Deux millions sont exterminés par le gaz ou les flammes, un autre demi-million a succombé à la faim et à la maladie. Göring est accusé d'avoir affamé les populations pour tirer un maximum de ravaitaillement pour l'Allemagne. Fritz Sauckel est accusé d'avoir envoyé cinq millions de français travailler en Allemagne alors qu'il y avait moins de 200 000 volontaires et de les avoir sousmis à un travail brutal et dégradant

L'extermination des juifs est la principale charge. La défense présente 61 témoins et a recueilli 38 000 témoignages sous serment 13 600 pour les SS, 10 00 pour les SA, 7 000 pour le SD, 2 000 pour la gestapo. Les avocats sont choisis par les accusés, souvent des avocats allemands connus.

Sont appelés à la barre, Streicher responsable de la propagande, Ernst Kaltenbrunner chef du camp de Mathauasen. ce sont ensuite les contre interrogatoires et après cinq mois et demi de procès les déclarations finales des accsués : Frank, von chirad, spears, Keitel, frank.

Jackson ironise dans son réquisitoire avant de laisser la parole au britannique Sir Hartley Shawcross, au russe Roman A. Rudenko et au français Auguste Champetier de Ribes.

Délibération avec Lord Lawrence pour la GB, Francis Biddle pour les USA, Henri Donnedieu de Vabres pour la France et Iona T. Nikitchenko pour la Russie. Ils préparent la sentence. Sentence lue par Lord lauwrence, président du tribunal. Goering se suicide. Les dix autres attendent le bourreau

Robert Jackson

Chaque puissance représentée dans les accords de Londres nomme un juge et un juge suppléant :
Pour les États-Unis : Francis Biddle, John Parker suppléant ;
Pour la France : professeur Henri Donnedieu de Vabres, Robert Falco suppléant ;
Pour le Royaume-Uni : Justice Lawrence, Normann Birckett suppléant ;
Pour l’URSS : major général Iona T. Nikitchenko, lieutenant-colonel A.F. Volchov suppléant.
Si les Soviétiques sont les seuls à revendiquer des titres militaires, Lawrence, en tant que représentant en Royaume-Uni de la justice du Roi, est le deuxième personnage du royaume. Donnedieu de Vabres a enseigné le droit pénal

Les procureurs sont entourés d’une équipe de procureurs adjoints et d’avocats généraux ou de substituts pour les aider dans leur tâche :

Les États-Unis sont représentés par Robert Jackson et une équipe de trente-deux personnes.
La France a choisi comme procureur François de Menthon, nommé par le général de Gaulle. Mais en 1946, de Gaulle se retire du gouvernement. Menthon, alors déjà ministre de la Justice, quitte Nuremberg et se voit remplacé par Auguste Champetier de Ribes, qui décède en 1947. Dans l’équipe de dix personnes qui les assistent, on compte Edgar Faure, Charles Dubost, Delphin Debenest et Serge Fuster, futur Casamayor. Léon Poliakov sert d'expert à l'équipe.
Le Royaume-Uni est représenté par Sir Hartley Shawcross, qui a remplacé Maxwell Fyfe aux négociations de Londres lors de la victoire des travaillistes. Shawcross, par son statut d’attorney general, doit siéger au gouvernement. Maxwell Fyfe reste donc à Nuremberg afin de représenter le Royaume-Uni durant les absences de Shawcross. Il est épaulé par une équipe de sept personnes.
L’URSS envoie une équipe de neuf personnes, pour seconder les procureurs Roman A. Rudenko, général

Hans Frank
Rudolf Hess
Fritz Sauckel
Wilhelm Frick
Julius Streicher
Ernst Kaltenbrunner
Alfred Rosenberg
Erich Raeder
Wilhelm Keitel
Alfred Jodl
Joachim von Ribbentrop
Hermann Göring
Albert Speer

Walther Funk

Baldur von Schirach
Hjalmar Schacht
Hans Fritzsche
Karl Dönitz
Franz von Papen
Konstantin von Neurath
Arthur Seyss-Inquart

Les accusés

1.Hermann Göring est le plus haut dignitaire du Reich encore vivant après la mort d’Hitler, de Goebbels et d’Himmler, et est un ancien dauphin d’Hitler ; commissaire à l'aviation, commandant de la Luftwaffe, ministre de l'Intérieur de Prusse et ministre du Plan quadriennal.
2.Rudolf Hess, dont l'état mental pose problème, prisonnier en Angleterre depuis le 10 mai 1941, mais avant cette date numéro deux du régime nazi et successeur désigné du Führer et membre du Conseil de la défense du Reich.
3.Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères depuis 1938
4.Robert Ley, dirigeant du Front allemand du Travail
5.Wilhelm Keitel, chef de l’Oberkommando der Wehrmacht de 1938 à 1945
6.Julius Streicher, l'un des antisémites nazis les plus virulents, directeur du journal Der Stürmer et Gauleiter de Franconie ; il a notamment organisé un boycott des commerçants juifs en 1933 et appelé à l'extermination des juifs ; il n’exerce plus de rôle dans le gouvernement depuis le début de la guerre
7.Ernst Kaltenbrunner, successeur de Reinhard Heydrich depuis 1943 à la tête du RHSA (bureau central pour la sécurité du Reich)
8.Alfred Rosenberg, théoricien du nazisme et ministre des Territoires occupés de l’Est
9.Hans Frank, ancien avocat d'Hitler, président de l'Académie de droit allemand entre 1934 et 1941 et dirigeant du gouvernement général depuis 1939,
10.Wilhelm Frick, prédécesseur d’Himmler au poste de ministre de l’Intérieur du Reich, et dirigeant du protectorat de Bohème-Moravie ; principal auteur des lois antisémites de Nuremberg en 1935
11.Hjalmar Schacht, ministre de l'Économie jusqu'en 1937 et président de la Reichsbank jusqu'en 1939 ; arrêté par les Américains à Dachau où l’avait enfermé Hitler depuis l’attentat manqué de juillet 1944
12.Arthur Seyss-Inquart, ministre de l'Intérieur de la République autrichienne en 1938 il a activement pris part à l’Anschluss ; Commissaire du Reich pour les Pays-Bas où il fut responsable de la déportation des juifs hollandais
13.Karl Dönitz, commandant en chef de la Kriegsmarine, et dirigeant du troisième Reich dans le gouvernement de Flensbourg après la mort de Hitler du 1e au 8 mai 1945
14.Walther Funk, successeur de Schacht à la tête de la Reichsbank et au ministère de l'économie
15.Albert Speer, architecte d’Hitler, et successeur de Fritz Todt au ministère de l’Armement ; à ce titre, il a participé à l'exploitation de la main d'œuvre concentrationnaire
16.Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes et Gauleiter de Vienne
17.Fritz Sauckel, exécuteur du plan du Service du travail obligatoire, qui a entraîné la déportation de près de cinq millions de travailleurs forcés en Allemagne
18.Alfred Jodl, chef de l’état-major de la Wehrmacht
19.Franz von Papen, prédécesseur d’Hitler au poste de chancelier, nommé ambassadeur à Vienne après la Nuit des Longs Couteaux, puis en Turquie pendant la guerre
20.Konstantin von Neurath, prédécesseur de Ribbentrop comme ministre des affaires étrangères, et ancien dirigeant du protectorat de Bohème-Moravie, avant d’être remplacé par Frick
21.Erich Raeder, commandant en chef de la Marine jusqu'en 1943 ; responsable de la guerre sous-marine à outrance et de l'exécution de commandos alliés
22.Martin Bormann, successeur de Hess à la chancellerie du Reich. En fuite
23.Hans Fritzsche, collaborateur de Goebbels, responsable de la presse et de la radio au ministère de la propagande nazie
24.Gustav Krupp von Bohlen und Halbach, dirigeant du groupe Krupp Ag, considéré comme médicalement inapte à suivre le procès.
25.Le Cabinet du Reich (gouvernement), à partir du 30 avril 1933
26.Le corps des chefs politiques du parti nazi (c’est-à-dire la hiérarchie du parti nazi)
27.La SS, y compris le SD
28.La Gestapo
29.La SA
30.L’État-Major général
31.Le Haut commandement des forces armées allemandes

 

 

Test du DVD
Editeur : Montparnasse
Test du DVD
DVD

Novembre 2010. Supplément dans le coffret de Nuremberg à Nuremberg.

ou octobre 2011. Coffret 6DVD. L'Amérique en guerre. Durée des 17 films documentaires : 14h00. 40€


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(Nürnberg und seine Lehre / Nuremberg : Its Lesson For Today) Produit par le Département Cinématographique du Haut Commissariat aux Nations Unies pour l’Allemagne. 1h09.

dvd aux Editions Montparnasse
Voir : Photogrammes