"Ce film est un drame poétique relatant l'histoire d'amour d'Ivan et
Marichka, inspiré des légendes populaires des Carpates".
En portant son déjeuner à son frère Olekso, Ivan est involontairement responsable de sa mort. En voulant le protéger d'un arbre qu'il abat, Olekso le reçoit sur le thorax. Ivan s'enfuit dans la neige.
"Les Carapates, pays des Goutsouls, terre oubliée de
dieux". Olekso est enterré. Un dimanche, Ivan et ses parents sont
à l'église. Devant un tableau du diable devant Jésus,
Ivan interroge son père. "Dans l'église, il n'y a ni diable ni
Satan" lui répond celui-ci, puis désignant le riche Onoufri
Goutenuk : "Satan vit parmi les hommes : il donne de l'argent à Dieu
mais fait souffrir les pauvres". Tout le monde rit de cette méchante
remarque. Onoufri traite Petrik de mendiant. Celui-ci le poursuit alors mais
Onoufri sort sa hache et tue Petrik. Le sang envahi l'écran ainsi que l'ombre
de chevaux rouges en plein galop. Ivan se précipite vers la jeune Maritchka,
et l'entraine vers la riviere en lui volant son écharpe mais les deux
enfants se réconcilient.
"La rencontre avec une fille permit à Ivan d'oublier la mort de son père". Ivan et Marichka. C'est le printemps. Enfants, Ivan et Marichka jouent dans les prés et se retrouvent seuls le soir autour d'un feu. Devenus adultes les deux amants projettent de se marier en dépit de l'antagonisme de leurs familles. Présentement, Ivan, au grand désespoir et à la honte de sa mère, doit aller travailler comme valet dans les alpages. Il demande à Marichka de l'attendre pendant l'hiver. Cherchant à le rejoindre dans les montagnes et voulant sauver un mouton, Marichka fait une chute mortelle dans un torrent. Ivan devient très solitaire, maigrit et vieillit à vue d'œil.
Palagna, une femme pleine de désir pour lui, l'amène au mariage. Les vieilles femmes lavent Ivan pour la cérémonie au terme de laquelle les époux sont laissés seuls, attachés l'un à l'autre par un joug, les yeux couverts d'un bandeau. Durant Noël et ses fêtes, Ivan se lamante que Palagna ne lui ait encore pas donné d'enfant. Nue dans la campagne elle invoque les saints pour obtenir une descendance. Une espèce de sorcier maîtrise une tempête ravageant la région. Il remarque Palagna et la prend. Dans une taverne, Ivan et le sorcier se battent sauvagement. Ayant trouvé son maître, le sorcier envoûte Ivan qui erre halluciné dans les montagnes. Le fantôme de Marichka l'entraîne dans la mort. Les mêmes vielles femmes qui avaient lavé le futur marié lavent maintenant son cadavre. Comme le veut la coutume, on s'agite autour du cercueil, lui-même agité d'un mouvement trépidant.
Adapté de la nouvelle Les Ombres des ancêtres oubliés, Les chevaux de feu est un conte situé dans les Carpates orientales sur la tragédie dun amour impossible entre Ivan et Maritchka, dont les familles se détestent. L'action est divisée en chapitres intitulés : Ivan et Marichka ; les Alpages ; Solitude ; Ivan et Palagna ; Les masques de Noël ; C'est demain le printemps ; Le sorcier ; Envoûtement et mort d'Ivan.
L'appel antique et passionné des cors résonne tragiquement sur une foire pleine de vie et de couleurs éclatantes. Des coups du sort, la foire de la vie sépare les amants. Marichka disparait tragiquement l'étoile de l'amour lointain se rallume et la nature reprend ses droits. Des froids rivages de la mort, Miriska Marichka. Son appel devient plus fort que celui de la nouvelle femme. celle-cie veut engendrer la vie et appelle les forces de la sorcellerie.
Paradjanov décrit des rites, des couleurs, des traditions médiévales, la force brute des éléments. Pour répondre à son ambition, un film doit être comme un objet artisanal, aux facettes multiples, reflétant le folklore, les coutumes, les rites quotidiens, l'inconscient et le conscient d'un peuple : ici les Goutzouls des Carpates. Souvent, la caméra court dans tous les sens comme si le temps pressait et aller manquer pour mener à bien cette quête à la fois poétique et ethnologique. La fantasmagorie ciselée en esthète par Paradjanov est d'une beauté étrange et précieuse, due en partie à son authenticité plastique aussi bien que musicale.