A Java, en 1942, les Japonais ont créé un camp de prisonniers où s'entassent des militaires anglais, australiens, néo-zélandais et hollandais. Le chef du camp, le capitaine Yonoi, est un exemple parfait de la tradition du "bushido", et fait régner une discipline de fer : il est craint non seulement des prisonniers, mais de ses propres hommes.
Son subalterne, le sergent Hara, plus représentatif du type populaire japonais, est en bonnes relations avec le Lieutenant-Colonel Lawrence, un ancien diplomate à Tokyo, qui parle japonais, et agit comme intermédiaire entre les prisonniers (et leur représentant officiel, le capitaine Hicksley, symbole de l'Empire Britannique) et les officiers japonais.
Un incident éclate lorsqu'un garde d'origine coréenne, Kanemoto, est condamné à se faire "harakiri" pour avoir eu des relations homosexuelles avec De Jong, un prisonnier hollandais. Mais le capitaine Yonoi interrompt la "cérémonie": il doit aller assister au procès d'un officier, Jack Celliers, qui s'est rendu aux japonais. Fasciné par celui-ci, Yonoi est convaincu qu'il s'agit bien d'un soldat régulier chargé de fomenter une guérilla après la reddition de troupes alliées en aout 42. S'il s'est rendu c'est pour éviter aux indigènes des représailles. Le tribunal rend néanmoins un verdict de mort comme s'il était un espion. On reporte une première fois la décision puis Celliers est conduit devant un pelletons d'exécution... qui tire à blanc. Yonoi ramène alors le prisonnier au camp avec l'intention de le nommer chef de camp à la place de le capitaine Hicksley qu'il n'apprécie pas et refuse par ailleurs de lui donner le nom des officiers spécialistes en explosif. Yonoi essaie de d'impressionner Celliers encore malade des mauvais traitements subis à l'exécution de Kanemoto par Hara-Kiri. Mais Lawrence a préféré le laissé au repos. Le Hara-kiri est une sanglante boucherie et De Jong, qui se sent un peu coupable, en avale sa langue de terreur et meurt étouffé. Yonoi tente d'imposer un jeûne d'honneur de 48 heures, le gyo, aux japonais comme aux prisonniers en hommage aux défunts. Mais les prisonniers comprennent mal ce travestissement de l'honneur du aux morts. Celliers amène ainsi des fleurs orange pour la cérémonie funèbre en l'honneur du hollandais ainsi que des majus à manger aux prisonniers. Une inspection surprise provoque la colère des japonais offusqués qu'on ait rompus le jeûne. Celliers est MSI au cachot ainsi que Lawrence accusé d'avoir introduit une radio dans le camp.
Un soir, un Japonais tue le garde devant la prison de Cellier et veut le tuer mais c'est Cellier qui le blesse et parvient à s'échapper en délivrant Lawrence. Ils sont immédiatement repris par Yonoi et Hara. Il est devenue évident que Yonoi s'intéresse de trop prés à celliers. C'est ce qu'évoque le japonais blessé par celliers, l'ordonnance de Yonoi : "cet homme va détruire votre âme lui dit-il" avant de se faire Hara Kiri.
Lawrence est convoqué par Yonoi pour lui signifie sa condamnation à mort pour fait d'espionnage avec l'introduction de la radio. Mis au cachot avec Celliers celui-ci lui raconte son passé, et ses remords à cause des humiliations infligées à son jeune frère infirme, devant lesquelles il n'a pas osé réagir. Il se libérera de ce complexe par un suprême défi à Yonoi, en l'embrassant devant tout le camp réuni. Il est condamné à être enterré vivant, et, la nuit, Yonoi vient encore voir sa tête boursouflée qui émerge d'un carré de sable...
La guerre se termine, et Lawrence va rendre visite à Hara condamné à mort, dans sa cellule en 1946. Les derniers mots de Hara sont : "Merry Christmas, Mr. Lawrence".
Comme dans La grande illusion (Jean Renoir), opposition entre deux soldats de carrière victimes d'un sens de l'honneur désuet et deux "non-soldats". Yonoi a donné sa vie à l'empereur en s'engageant le 26 février 1936 et Celliers surnommé Jack La mitraille est, selon Lawrence, soldat jusqu'au bout des doigts. En face d'eux, Lawrence, raffiné, ironique et fin : "Je dois mourir pour satisfaire votre gout de l'honneur. Ce sont vos sales dieux puants qui ont fait ce que vous êtes". Il dialogue même avec Hara, criminel de guerre aux méthodes brutales.