Claudine Nougaret
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Pour
rendre hommage à son compagnon dont elle est la preneuse de son, Claudine
Nougaret propose une alternance de saynètes filmées en 2012
et d'images d'archives des films de Raymond Depardon. Dans les saynètes,
Raymond Depardon s'en va, solitaire dans son camping car prendre des photos
de ce qui reste de la France d'antant. Les images des films de Raymond Depardon
sont des chutes jamais montées de ses premiers films et des extraits
de ses plus récents.
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Seuls les nostalgiques de la France de leur enfance qui pour se rendre en
vacances parcouraient les villages dispersés sur les nationales et
départementales, trouveront plaisir à ce film. Pour le reste,
Claudine Nougaret ne s'embarrasse guère de subtilité. Dans la
partie documentaire contemporaine, Raymond Depardon est censé être
seul. Alors qui le filme ? Est-ce Claudine ? Mais alors, pourquoi dit-elle
ne pas l'accompagner ? Ou est-ce lui-même ? Mais alors pourquoi ne pas
dire ce qu'il en attend ? Ne ressort de cette escapade qu'une misanthropie
assumée, une fraternité de surface avec les villageois. Sur
la technique photographique, sur l'apport artistique de l'appareil photographique
à chambre, on n'apprendra rien.
La partie documentaire effraie par la fausseté immédiate du cadre choisi. Pourquoi garder le format Scope pour des films qui ont été tourné en 1,37 ? Pourquoi se moquer de Giscard qui voulait une musique symphonique pour accompagner ses déplacements quand on en met une soi-même sur les images du Printemps de Prague ? Pourquoi enfin avoir choisi ces extraits là et pas d'autres ? La succession banalement chronologique d'extraits ne laisse pas apparaitre ce qu'ils ont de particulier au sein du film. Seul intérêt de cette partie, les extraits où apparait Claudine Nougaret qui donnent un peu de vérité à ce documentaire bien plat.
Jean-Luc Lacuve le 6/07/2012.