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Née en Alabama dans une famille d’intellectuels afro-américains, politiquement
engagée, Angela Davis est profondément marquée par son expérience du racisme,
des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne
autour d’elle. Elle quitte Birmingham pour une université à
New York alors que le mouvement des droits civiques prend de l'ampleur. Elle
rejoint Paris, puis Francfort où elle assiste à des conférences de Theodor
W. Adorno. Elle lit Marcuse et se rapproche du philosophe après avoir assisté
à sa série de conférences sur la pensée politique européenne depuis la Révolution
française. Sur ses conseils, elle décide de partir étudier la philosophie
à Francfort. Elle quitte les États-Unis en 1965, au milieu des émeutes de
Watts. Frustrée de ne pouvoir participer à l’effervescence militante qui semble
régner dans son pays, elle décide de rentrer aux États-Unis à l’issue de sa
deuxième année en Allemagne. Marcuse, désormais en poste à l’Université de
San Diego, accepte de reprendre la direction de sa thèse, initialement tenue
par Adorno. À son arrivée à San Diego, elle est privée de tout contact au
sein du mouvement noir californien et adhère en désespoir de cause à l’organisation
radicale des étudiants du campus dont l’action se tourne principalement vers
la lutte contre la guerre du Viêt Nam. Elle finit par adhérer en 1968 au Che-Lumumba
Club, une section du Parti communiste USA réservée aux Noirs. Elle rejoindra
aussi le Black Panther Party dont la position révolutionnaire se caractérise
par un égal refus de l’intégrationnisme et du séparatisme.
Elle enseigne en 1969 à l'UCLA - l'université de Californie à Los Angeles - mais en est renvoyée à cause de son activisme politique. Elle s'investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir assassiné un gardien en représailles de l'assassinat d'un de leur codétenu. Elle est accusée d'avoir organisé une prise d'otages dans un tribunal dont l'issue a été meurtrière : Jonathan Jackson, le jeune frère de George Jackson, le juge et deux autres prisonniers sont tués après que la police a ouvert le feu sur leur véhicule. Commence alors une cavale à travers les États-Unis : elle apparaît sur la liste des femmes les plus recherchées par le FBI.
Arrêtée, emprisonnée, jugée condamnée à mort, elle sera libérée faute de preuve et sous la pression des comités de soutien internationaux dont le slogan est FREE ANGELA
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Une interview contemporaine saucissonnée par des images d'archives non datées
et recadrées au format 1.85 et des flashes de docufiction où Angela Davis
est jouée en contre-jour par une actrice : c'est dire si les préoccupations
esthétiques ne sont pas le souci de la réalisatrice. L'empathie avec Angela
Davis, son combat nécessaire et les interviews de son amie d'enfance sont
néanmoins convaincantes.
Shola Lynch
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