Voyage au paradis
1921

Voisins par leurs lieux de travail, Harold et Mildred s’aiment d’amour tendre. Mais Mildred, secrétaire d’un chiropracteur, est menacée d’être congédiée par son patron, qui n’a aucun patient. Qu’importe, le rusé Harold a plus d’un tour dans son sac pour lui trouver de la clientèle ! Il engage un acrobate pour exécuter sur le trottoir une chute spectaculaire. Harold survient alors et, par quelques massages « thérapeutiques », remet le malheureux sur pied en un clin d’œil. Il ne lui reste plus qu’à distribuer les cartes de visite du chiropracteur à tous les badauds ébahis, qui s’empressent d’envahir la salle d’attente du patron de Mildred.

Malheureusement, un agent de police vient perturber le beau scénario : son intrusion empêche Harold d’intervenir à temps alors que son ami vient à nouveau de s’étaler sur le trottoir, deux fois de suite, devant un mendiant éberlué. Et lorsque Harold réussit enfin à se débarrasser de l’agent, c’est pour tenter de ranimer vainement un pauvre quidam qui a reçu un pot de fleurs sur la tête à l’endroit même où son complice s’était livré à son petit manège…

De retour à son travail, Harold entrouvre la porte du bureau de Mildred pour voir cette dernière dans les bras d’un colosse de deux mètres de haut. Désespéré, le pauvre amoureux décide de se suicider. Mais toutes ses tentatives échouent une à une, jusqu’à ce qu’une poutre manipulée par des ouvriers travaillant sur un gratte-ciel en construction enlève son fauteuil dans les airs. Harold se croit alors au paradis, mais lorsqu’il se rendra compte de sa situation, il déploiera des trésors d’imagination pour sauver cette vie qu’il voulait sacrifier. De retour sur la terre ferme, il comprendra enfin sa méprise lorsque Mildred lui présentera son grand frère, récemment ordonné pasteur, qui était venu spécialement en ville pour marier sa petite sœur.

Voyage au Paradis exploite pour la troisième fois le thème de l’escalade d’un gratte-ciel qui demeure l’une de ses marques de fabrique : il l’avait déjà abordé dans Look out below (mars 1919), Ma fille est somanbule (High and Dizzy, juillet 1920), et devait s’y adonner encore trois autres fois, dans Monte là-dessus (Safety Last, 1923), À la hauteur (Feet First, 1930) et Oh ! Quel mercredi ! (The Sins of Harold Diddlebock, 1947).

Le procédé de la transparence n'existait pas en 1921. Les séquences n'utilisent donc aucun truquage photographique et la majorité des plans a bien été tournée à la hauteur véritable pour donner, sous un angle de prise de vues approprié, une impression de vide... L'idée de départ du film est venu des exploits réels d'un casse-cou célèbre, Bill Strother, surnommé "L'homme-araignée ", dont la spécialité était d'escalader la façade lisse d'un gratte-ciel.

Mildred Davis (1900-1969), sa partenaire pour la onzième fois, allait encore tourner quatre longs métrages avec lui avant de devenir son épouse en 1923.

Quant à Charles Stevenson (1888-1943), il fut l’un de ses partenaires les plus fidèles de 1920 à 1925. Son rôle le plus célèbre aux côtés de Harold Lloyd est celui du beau-frère parasite de Oh ! Ces bemmes-mères ! (Hot Water, 1924).

Film ressorti sur copie neuve en 2008 dans un programme intitulé 3 mesaventures d'Harold Lloyd avec Oh la belle voiture et Viré, à l'ouest ! en complément de programme.

 

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(Never weaken). Avec : Harold Lloyd (le garçon), Mildred Davis (la fille), Roy Brooks (l'autre homme), Mark Jones (l'acrobate), Charles Stevenson (le Policier), William Gillespie (le médecin), Helen Gilmore, Wallace Howe, Gaylord Lloyd, Robert Emmett O'Connor. 0h24.
Genre : Comédie burlesque