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Yvan, dealer de voitures vintage, la quarantaine colérique, surprend le jeune
Elie en train de le cambrioler. Pourtant, il ne lui casse pas la gueule. Au
contraire, il se prend d'une étrange affection pour lui et accepte de le ramener
chez ses parents au volant de sa vieille Chevrolet. Commence alors le curieux
voyage de deux bras cassés à travers à un pays magnifique, mais tout aussi
déjanté.
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Avec ses dialogues
absurdes et drôles, ces rencontres avec des personnages tous plus ou
moins déjantés, le film fait souvent penser à un road
movie conduit par Laurel et hardy.
Les relations entre Yvan et Abel sont placées sous le signe de la fraternité, le premier retrouvant dans le second le jeune frère mort d'une overdose pendant qu'il était parti à l'étranger pour affaires. Ce rapport fraternel est exprimé au mi-temps du film avec simplicité par les séquences du bêchage de la terre en commun sous la tutelle protectrice d'un arbre majestueux puis par le film en super 8 après la séquence de dialogue dans l'herbe.
Ce voyage intérieur, comme bien souvent dans le road movie, laisse les personnages irréconcilliés. Elie retourne à la drogue après cet intermède campagnard et fraternel alors que Yvan devra même renoncer au chien tombé sur le toit de sa voiture, qui aurait pu atténuer sa solitude...ou le protéger des voleurs comme ses voisins. Pour survire, il faut creuser les tombes avec ses mains et marcher sur ces tombes avait annoncé l'inquiétant collectionneur de voiture aux bosses mortelles.
Si le film ne cherche pas le happy-end, il est constamment empli d'une humanité chaleureuse qui va de paire avec un humour aussi absurde que généreux : Alain Delon et son compagnon, la séquence autour du fascisme de la cigarette qui se conclue par "de toute façon tu n'as pas de cigarette".
Jean-Luc Lacuve le 20/06/2008