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The Queen

2006

Genre : Drame social

Avec : Helen Mirren (La Reine Elizabeth II), James Cromwell (Le Prince Philip), Alex Jennings (Le Prince Charles), Roger Allam (Sir Robin Janvrin), Sylvia Syms (La Reine Mère), Tim McMullan (Stephen Lamport), Robin Soans (L’Ecuyer), Lola Peploe (La secrétaire de Sir Robin), Douglas Reith (Lord Airlie). 1h39.

>Dimanche 31 août 1997 : Diana, princesse de Galles, ex-épouse de l'héritier de la Couronne britannique, meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris.

Si la disparition de la femme la plus célèbre du monde plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent.

Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, élu à une écrasante majorité au mois de mai précédent, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une sœur, une mère ou une fille.

Au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente. Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l'onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.

Le mercredi, l'exaspération est à son comble. Le peuple se plaint de ne pas voir le drapeau en berne à Buckingham. Pour Philip c'est seulement l'étendard royal, signalant la présence du monarque qui n'a jamais été en berne depuis 400 ans.

La reine prend sa voiture, casse sa direction et, près de l'eau, voit surgir un cerf. Alors, retrouvant l'accord entre le microcosme et le macrocosme, elle comprend qu'elle doit rentrer à Londres. Le jeudi matin, avant le départ, elle apprend que le cerf a été tué chez son voisin qui organise des chasses pour ses clients. On a coupé la tête du cerf... il est décidemment grand temps de rentrer.

Devant Buckingham, le peuple a déposé des fleurs et des mots haineux envers la monarchie qui n'a pas aimé Diana. La reine descend de voiture et lit ces mots qui la blessent. Elle y fait face avec courage et humilité et retrouve ainsi le respect de son peuple. Désormais, elle suit les conseils de Tony Blair qui a recommandé de suivre, à peine modifié, le protocole prévu pour le décès de la reine mère.

Deux mois plus tard, Le premier ministre et la reine ont un échange politique plein de respect mutuel. La reine met toutefois en garde Tony Blair envers la versatilité du peuple.

Satire à peine caustique où Stephan Frears s'intéresse aux aléas de la popularité. Seul, le prince Philip, le mari de la reine est pris comme tête de turc. Frears, que l'on a connu bien plus corrosif, rend tout à la fois hommage à Diana, "la princesse du peuple" ; à la reine, qui sait retrouver la lucidité et faire preuve de courage ; au prince Charles, sensible à la modernité ; à l'aimante reine mère et au très responsable Tony Blair.

Reste l'aspect documentaire de cette semaine où le peuple britannique a versé dans une sensiblerie que Frears analyse comme une volonté de rapprochement entre le peuple de la royauté. "La princesse du peuple" tout comme Tony Blair, "jeune et plein de compassion", représentent un souffle d'air frais après 18 ans de gouvernement conservateur et de monarchie étriquée.

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