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1987

Genre : Film noir

Avec : Gary Oldman (Joe Orton), Alfred Molina (Kenneth Halliwell), Vanessa Redgrave (Peggy Ramsay), Frances Barber (Leonie Orton), Janet Dale (Mrs. Sugden), Julie Walters (Elsie Orton), Bert Parnaby (le magistrat), Margaret Tyzack (Madame Lambert), Lindsay Duncan (Anthea Lahr). 1h45.

Le 9 août 1967, la police retrouve les corps du dramaturge Joe Orton et de son amant Kenneth Halliwell dans leur appartement d’Islington, à Londres. Parmi les effets de l’auteur se trouve son journal intime.

Quelques années plus tard, l’agent littéraire Peggy Ramsay reçoit la visite d’un écrivain américain qui souhaite rédiger la biographie d’Orton. Après hésitation, elle lui fait part de ses souvenirs et lui confie le journal intime. Le biographe y découvre le récit tourmenté de la rencontre d’Orton avec Halliwell en 1951, puis de la jalousie grandissante de ce dernier face à la gloire du dramaturge. La pièce qui lanca Orton était dédiée à Halliwell mais elle brisa néanmoins l'équilibre du pouvoir dans leurs rapports. Orton ne pouvait avoir un nouvel amant en la personne du public.

Après le succès controversé de My Beautiful Laundrette, Stephen Frears poursuit son étude caustique et romantique de la société britannique, abordant une nouvelle fois la thématique homosexuelle avec un parfum de scandale. Évocation de la vie du célèbre auteur dramatique anglais Joe Orton, assassiné par son amant Kenneth Halliwell, Prick Up Your Ears révèle deux acteurs, Gary Oldman et Alfred Molina.

Le récit tragique du couple d’artistes Orton – Halliwell (le premier populaire, aussi bien socialement que commercialement, le second mal dans sa peau et incompris) offre une écriture subtile à la psychologie fine et à l’humour irrésistible.

En replongeant dans les années 60, Stephen Frears mêle légèreté et cynisme : on y croise Paul McCartney, qui rend visite à Orton mais demeure caché dans sa voiture, tout comme les jeunes gays de Londres se retrouvent en cachette dans les toilettes publiques. Dans cette Angleterre-là, prétendument libérée, l’insolence de Joe Orton est le symbole le plus choquant d’une liberté interdite : celle des mœurs.

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