Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

Guillaume La jeunesse du conquérant

2015

Avec : Tiésay Deshayes (Guillaume à 10 ans), Jean-Damien Détouillon (Guillaume à 20 ans), Dan Bronchinson (Guillaume à 40 ans), Geoffroy Lidvan (Le sénéchal Osbern), Eric Rulliat (Renouf), Thomas Debaene (Wilhelm Osbern), Pierrick Billard (Gilbert de Brionne), Gauthier Battoue (Gui de Brionne), Sabine Laurent (Hel). 1h30.

1066. Guillaume Le Conquérant est sur le point d’embarquer depuis Dives-sur-Mer pour la conquête de l’Angleterre. Dans l'éventualité où il ne reviendrait pas vivant, Guillaume présente son fils Robert à ses fidèles barons pour recevoir le trône ducal en héritage. Wilhelm, bras droit de Guillaume, raconte à Robert la jeunesse de son père.

Trente ans plus tôt, Robert le magnifique, père de Guillaume, est sur le point de se rendre en pèlerinage en Palestine. Il présente Guillaume au parlement de Normandie comme son héritier. Malgré l’opposition de Renouf, un baron normand, et la bâtardise qui entache la réputation du petit Guillaume âgé de sept ans, le parlement normand accepte. Robert annonce que durant son absence, Gilbert de Brionne prendra la tête de la Normandie.

Un an plus tard, la nouvelle arrive en Normandie : Robert est mort. C’est la panique. Osbern, Sénéchal du duché, vient chercher le petit Guillaume, car des barons félons, ayant pourtant juré fidélité, veulent tuer le petit duc et s'emparer de la Normandie. Guillaume et Osbern prennent alors la route pour fuir, mais aussi pour reconquérir le titre qui lui revient de droit.

Le sénéchal Osbern tente de rejoindre Falaise en passant par la route secrète et sous-terraine sous la garde de la communauté danoise. Celle-ci n'aime guère les chrétiens qui les considèrent désormais comme des parias alors que les vikings sont à l'origine de la création du duché de Normandie dont hérita Robert. Hel, qui dirige la communauté décide toutefois de protéger Guillaume.

Falaise étant tombée aux mains des félons, c'est dans les bois que Guillaume, Wilhelm Osbern et Gui de Brionne passent leur jeunesse.

Tout juste avant la majorité de Guillaume, Renouf vient attaquer son camp. Il tue le sénéchal Osbern et menace de tuer Guillaume dès sa majorité atteinte s'il ne renonce pas à ses prétentions. Sur le chemin du retour, Renouf tue Gilbert de Brionne. Guillaume n'a plus que Wilhelm Osbern comme ami car Gui de Brionne s'est laissé convaincre par Renouf qu'il ferait un excellent Duc.

Guillaume, désormais majeur, parvient à rallier à sa cause les barons de l'échiquier et à enlever le château de Falaise. Il est pourtant victime d'un guet-apens mené par Renouf. Malgré l'aide de Wilhelm, Guillaume, blessé,est capturé et conduit chez un baron. Celui-ci passe alors brusquement du coté de Guillaume. Celui-ci va chercher l'appui  et la protection au roi de France, Henry.

Guillaume par son courage gagne la bataille sanglante à Val Es Dunes en 1047. Il bannit Renouf et obtient la fidélité des barons qui combattaient contre lui.

Wilhelm a ainsi fini de raconter l'histoire de Guillaume à Robert qui dévore son père des yeux. Guillaume reçoit les nouvelles attendues de son messager danois et ordonne le départ pour l'Angleterre... qu'il ira conquérir 1000 ans après les romains.

analyseTourné avec un budget dérisoire de 65 000 euros et  avec l'enthousiasme de centaines de figurants bénévoles et d'autant de contributeurs Ullule, Guillaume-La jeunesse du conquérant réussit l'exploit d'être un film d'aventures de chevalerie. Il utilise à plein les sauvages décors normands (châteaux de Pirou et de Caen, les célèbres Brèche-au-diable et carrières de Fleury-sur-Orne, les forêts de la Suisse-Normande et de Rabaudange, l'église saint Nicolas de Caen..). La lumière très travaillée, rehaussée de  quelques effets numériques, donne une tonalité fantastique à cette histoire qui fait parfois songer à la photographie d'Excalibur (John Boorman, 1981). La partition musicale, lourde et omniprésente enrobe hélas constamment le film du ton unique de l'épopée grandiose ne laissant jamais la moindre place à la capture d'instants légers, humoristiques ou romanesques.

Le personnage féminin de Hel rompt heureusement avec la succession des fuites et des combats. Hel avait expliqué l'histoire des vikings danois au petit Guillaume avec des dessins tracés au mur de la grotte, comme une préfiguration de la tapisserie de Bayeux. Hel se sait déjà condamnée par l'histoire : "En d'autres temps, on aurait brûlé le bateau" dit-elle pour les funérailles en mer du sénéchal. Et le film laisse entrevoir la future trahison de Guillaume envers cette communauté danoise païenne car il est redevable au très chrétien roi de France ... Peut-être de quoi faire l'objet du prochain film de Fabien Drugeon.

Jean-Luc Lacuve le 15/05/2015