En 1972, est crée Womanhouse. Sous l'impulsion de Miriam Shapiro et de Judy Chicago, figures majeures de l’art féministe dans les années 70 et 80, vingt-quatre femmes aménagent une maison à Los Angeles. L’espace domestique devient espace d’exposition, la distinction entre public et privé disparait et les conventions régissant la représentation volent en éclats ; la salle de bain et la maison de poupée deviennent des espaces d’exposition "appropriés" à l’art féministe.
Womanhouse encense ce qui était considéré comme trivial : les produits de beauté, les tampons hygiéniques, le linge de maison, les bonnets de douche et les sous-vêtements devenaient des matériaux hautement artistiques. Tous les médias s’y intéressèrent, en réalisant souvent des reportages à sensation ; l’exposition apportait la preuve que l’art féministe avait un public nombreux et passionné.
Le documentaire enregistre plusieurs performances fameuses telles Waiting (Attente) de Faith Wilding ou Cock and Cunt Play (La pièce de la bite et de la chatte) de Judy Chicago, et montre différentes pièces de l’exposition-maison : Nurturant Kitchen (Cuisine nourricière), Menstruation Bathroom (La salle de bains des règles), Nightmare Bathroom (La salle de bains des cauchemars) ou encore de l’installation Linen Closet (Placard à linge), mais retrace également les ateliers de prises de conscience collectives, les interactions avec le public, et toute l’énergie de cette époque.