Un homme sort de la forêt par le chemin central et s'approche. Il est habillé d'un pantalon et d'une chemisette. Debout au bord de la piscine, l'homme semble hésiter puis, dans un cri, s'élève, genoux serré contre la poitrine, pour plonger (1'40). Mais l'image se fige, et l'homme reste fixé en position foetale au-dessus de la piscine. Dans, celle-ci le reflet se fait de plus en plus clair pour percevoir les arbres autour. Quelques cris d'oiseaux alors que l'onde est parfois troublée par des objet qui la frappent sans que l'on voit leur provenance. Le corps de l'homme se dissout progressivement, les jambes d'abord puis le torse. On distingue le reflet d'un homme, qui est pourtant invisible sur la bordure, dans la piscine (4'15). Un plus gros cailloux agite la surface. Sur la droite deux personnes se promènent en sens inverse du premier, dont on ne voit toujours que le reflet dans la piscine (4'50). Dans la coin gauche, leur reflet se dissout. Un cailloux tombant dans l'eau est retrofilmé (5'10). L'eau devient noire et le reflet d'une femme s'y inscrit (5'30) ; elle s'éloigne vers la droite et son reflet disparait. La surface redevient très claire (6'). Le bruit de la nature et des oiseaux redevient plus fort. L'homme, nu sort de l'eau, de dos (6'20). Il se met debout ; son corps se dissout (6'30) pour réapparaitre immédiatement un peu plus loin dans la forêt, s'éloignant sur la droite. Fondu au noir (6'55).
Ce qui semble être tout d'abord un unique plan fixe ; le corps de l'artiste; et une piscine remplie par une eau de source en forêt sont des éléments très simples qui, projetés dans une boucle temporelle ininterrompue (l'homme sort par la droite et revient habillé par le centre), évoquent le cycle de la vie et de la mort et de la renaissance.
The reflecting pool se présente comme un plan fixe alors qu'il est composé de multiples plans assemblés de manière invisible mais captant des reflets aux différentes heures du jour et de la nuit (La femme qui en s'éloignant donne à son reflet l'apparence de la lune).
le haut (au-dessus de la piscine) et la bas (la piscine) de l'image sont aussi travaillés électroniquement. Le haut reste figé comme une toile peinte, dont est effacé progressivement le cops du plongeur mais aussi tous les promeneurs dont ne reste que les reflets dans l'eau. les différents petits objets qui viennent frapper la surface de l'eau le font ainsi sans que l'on voit leur descente sur l'eau. retrofilmage d'un caillou et fondu puis réapparition du personnage après sa sortie de la piscine nécessitent aussi trucage et remontage.
Le performeur, Bill Viol lui-même prend ainsi le risque de plonger dans la piscine comme de nous proposer cette expérience intime : l'eau, omniprésente chez lui est le souvenir d’une presque-noyade dans son enfance et la boucle vidéo évoque ainsi cycle de la vie et de la mort et de la renaissance.