Diego Velázquez a trente ans lorsqu’il effectue son premier voyage à Rome en 1629. Venu parfaire sa formation et sa connaissance de l’Antiquité et des grands maîtres de la Renaissance, il n’en fut pas moins intéressé par les recherches de ses contemporains.
Deux petites toiles conservées au musée du Prado à Madrid traduisent sans doute sa curiosité pour le paysage tel qu’il avait pu le voir traité par Claude Lorrain, Agostino Tassi ou Nicolas Poussin. Elles représentent chacune des vues du jardin de la villa Médicis où Velázquez résida quelques temps.
Malgré les références classiques que constituent la serlienne, la statue ou le buste, le peintre cherche à évoquer la simplicité et la douceur du quotidien du lieu. La serlienne est barrée de planches, deux individus conversent près d’une haie, un autre se penche sur la balustrade : le jardin de la villa est un lieu vivant que l’artiste saisit sur le vif.
Quand il arrive en Italie, en 1629, Velázquez avait déjà une certaine expérience pour la peinture de paysage. Le cadre naturel du portrait équestre (aujourd’hui perdu) de Philippe IV, exécuté en 1625-1626, était par exemple « pris sur le vif », selon ce qu’affirme Francisco Pacheco, beau-père de l’artiste, peintre lui-même et théoricien de la peinture. Velázquez exprimera encore ce goût pour la nature dans les portraits équestres de Philippe IV et de Baltasar Carlos (1634-1635) réalisés pour le salon des Royaumes du palais du Buen Retiro (Madrid, musée du Prado).