(1753- 1806)
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Art japonais |
Kitagawa Utamaro est un nom japonais traditionnel ; le nom de famille (ou le nom d'école) précède donc le prénom (ou le nom d'artiste).
Kitagawa Utamaro est un peintre japonais, spécialiste de l'Ukiyo-e. Il est particulièrement connu pour ses représentations de jolies femmes (bijin-ga), mais son œuvre comprend également de nombreuses scènes de nature et d'animaux. Son travail parvint en Occident au XIXe siècle où il rencontre un grand succès. Il a particulièrement influencé les impressionnistes par ses cadrages audacieux et le graphisme de ses estampes. Il était alors connu sous le nom d'« Outamaro », transposition selon l'orthographe française de la prononciation de son nom.
Trois beautés de notre temps | 1793 | Boston, Musée des Beaux-arts |
Le drame Chüshingura parodié par des beautés célèbres | 1795 | Chicago, Art institute |
Pêcheuses d'awabi | 1798 | New York, Metropolitan |
Selon certaines sources, il serait né à Edo, Kyoto ou Osaka (les trois villes principales du Japon) ou à Kawagoe, province de Musachi, près d'Edo. Sa naissance se siturait autour de 1753. Selon une tradition ancienne, il serait né à Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, et serait le fils du propriétaire d'une maison de thé. Son nom véritable serait Kitagawa Ichitaro.
ll est généralement admis qu'il devint l'élève du peintre Toriyama Sekien, alors qu'il était encore enfant; certains pensent qu'Utamaro était d'ailleurs son fils. Il grandit dans la maison de Sekien, et leur relation se poursuivit jusqu'à la mort de celui-ci en 1788. Sekien avait été formé dans l'aristocratique école de peinture Kano, mais il s'orienta plus tard vers l'ukiyo-e, plus populaire.
Utamaro, comme de nombreux artistes japonais de son temps, changea son nom à l'âge adulte, et pris le nom de Ichitaro Yusuke, premier des de douze surnoms, noms de famille, ou pseudonymes.
Sa première production artistique à titre professionnel, vers l'âge de 22 ans, en 1775, semble avoir été la couverture d'un livre sur le Kabuki, sous le nom professionnel (gō) de Toyoaki. Il produisit ensuite un certain nombre d'estampes d'acteurs et de guerriers, ainsi que des programmes de théâtre. À partir du printemps 1781, il changea son prénom d'artiste pour prendre celui d'Utamaro, et commença à réaliser quelques estampes de femmes.
Utamaro fut ensuite patronné par l'éditeur Tsutaya Jūzaburō, chez qui il résida à partir de 1782 ou 1783. Comme la plupart des éditeurs, Tsutaya Jūzaburō habitait aux portes du quartier du Yoshiwara, dont il contribuait en quelque sorte à assurer la promotion (courtisanes et acteurs de kabuki).
Entre 1788 et 1791, il se consacra essentiellement à l'illustration de plusieurs remarquables livres sur la nature (insectes, oiseaux, coquillages...).
Vers 1791, Utamaro cessa de dessiner des estampes pour livres, et se concentra sur la réalisation de portraits de femmes, en plan serré, figurant seules dans l'estampe, contrairement aux portraits de femmes en groupe, qui avaient encore les faveurs de certains autres artistes de l'ukiyo-e.
En 1793, il devint un artiste reconnu, et son accord semi-exclusif avec l'éditeur Tsutaya Jūzaburō arriva à son terme. Il produisit alors un certain nombre de séries fameuses, toutes centrées sur les femmes du quartier réservé du Yoshiwara.
En 1797, Tsutaya Jūzaburō meurt et Utamaro est très affecté par la mort de son ami et protecteur.
En 1804, au sommet de son succès, l'année même où il sort l'Almanach illustré des Maisons Vertes, il doit faire face à de sérieux problèmes vis-à-vis de la censure, après avoir publié des estampes traitant d'un roman historique interdit. Ces estampes, intitulées La femme et les cinq concubines de Hideyoshi, décrivaient la femme et les cinq concubines de Toyotomi Hideyoshi, le grand chef de guerre du Japon à l'époque Momoyama. En conséquence, il fut accusé d'avoir porté atteinte à la dignité de Hideyoshi. En réalité, le shogun Ienari y vit une critique de sa propre vie dissolue. Quoi qu'il en soit, Utamaro fut condamné à être menotté pour 50 jours.
Il ne put supporter le choc émotionnel de cette épreuve, et ses dernières estampes manquent de puissance, au point qu'on peut penser qu'elles sont sans doute de la main d'un de ses élèves.Il meurtt deux années plus tard, en 1806, âgé d'environ cinquante-trois ans, à Edo, alors qu'il croulait sous les commandes des éditeurs qui sentaient sa fin prochaine.
Le style d'Utamaro qu'il marquait à la fois l'apogée et le point de départ du déclin de l'art traditionnel de l'ukiyo-e. Il sut en effet porter l'art du portrait à son sommet, par de nombreux apports :
Dans son œuvre, Utamaro se définit comme un « physiognomoniste », capable de représenter dans ses portraits les traits de personnalité de ses sujets. D'où les titres de certaines de ses séries, telles les Dix formes de physionomie féminine (1802). Il est de fait que le portrait de Naniwaya Okita (portrait de droite dans la célèbre estampe : Trois beautés de notre temps) permet de reconnaitre celle-ci dans un certain nombre d'autres estampes, où l'on retrouve son profil aquilin et son air réservé, contrastant avec l'expression plus délurée et la forme de visage très différente de Takashima Ohisa (à gauche sur cette même estampe).
Ressources internet : Kitagawa Utamaro sur ukiyo-e.org