Autoportrait

L'autoportrait de Berlin compte parmi les œuvres de maturité (d'après Küster-Heise 2008, vers 1782). Il s'agit de l'un des autoportraits d'artistes les plus importants du XVIIIe siècle. Therbusch se présente comme une vestale aux côtés d'un trépied couronné de feu. La vie sévère d'une prêtresse de la déesse romaine du foyer domestique semble ici servir d'allégorie à sa pénible existence de peintre. Alors qu'elle lève les yeux de son livre, son regard – qui est fixé sur le spectateur à travers une lunette imposante – fait penser à une sibylle.

Elle répètera cette composition, entourée désormais d'un châssis de fenêtre peint dans le goût de l'art hollandais du XVIIe siècle privilégié par ses contemporains (Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum).

En 1786, l'autoportrait de Berlin est retrouvé dans la collection d'un ancien élève, le directeur artistique ducal Johann Christian Samuel Gohl, au palais berlinois de Friedrich August von Braunschweig. Heinrich Meyer, qui était le conseiller artistique de Goethe, mentionne le tableau dans une lettre du 8 juin 1808. Par la suite, il a voyagé via Oels en Silésie à Weimar (Schloss Belvedere) dans le cadre de l'héritage du duc avant de quitter la possession du Grand-Duc de Saxe-Weimar-Eisenach. Il est entré sur le marché de l'art en 1919.