Malgré sa forte usure, le tableau mythologique de Diane et Actéon révèle l’aisance de Sustris à développer une action humaine dans un cadre naturel. L’histoire dramatique du chasseur surprenant malgré lui Diane et ses nymphes au bain s’enrichit de quelques notes anecdotiques, tels ces cavaliers et promeneurs à l’arrière-plan ou ces jeunes musiciennes près de la déesse. Peut-être parés d’une symbolique, en tout comparables à ceux visibles dans Moïse sauvé des eaux peint vers 1540-1545 par Bonifacio de’Pitati (Milan, Pinacoteca di Brera), ces groupes modèrent la violence du sort d’Actéon, déjà métamorphosé en cerf avant d’être dévoré par ses propres chiens. Sustris prolonge à sa manière la poétique de Giorgione développée dans la peinture vénitienne jusque dans les années 1530. C’est d’ailleurs sous le nom de Giorgione que ce Diane et Actéon fut longtemps considéré