Pierre Soulages s'installe à Paris en 1946. Il travaille alors simultanément sur toile et sur papier. Les œuvres sur papier de Soulages ont une existence propre, souvent dissociée de la peinture sur toile.
Fin 1946-1947, apparaissent les premiers brous de noix. Soulages applique cette matière, traditionnellement utilisée par les artisans pour teindre le bois, à l’aide de pinceaux de peintres en bâtiment. Fluide, le brou de noix offre à l'artiste des propriétés plastiques inédites : intensité et chaleur des noirs, transparences…
Les brous de noix ne constituent pas la transcription d’un geste ou d'une émotion. Semblables à des signes, ils ne portent pourtant aucune signification et ne représentent pas. Au contact du brou, le blanc du papier fait vibrer la lumière. Il établit avec celui-ci un rapport intime, nous invitant ainsi à une lecture globale de l’œuvre.