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Autorisation

Michael Snow
1969

 

Autorisation
Michael Snow, 1969
Epreuves argentiques instantanées (Polaroïd 55) et ruban adhésif sur miroir dans un cadre d emétal 54,5 x 44,5
Ottawa, Musée des Beaux-arts du Canada

Considérée parfois à tort comme un autoportrait, Autorisation est mieux comprise comme une mise en scène de l’acte photographique. L’œuvre consiste en un miroir encadré sur lequel Snow a posé du ruban adhésif gris, qui forme un rectangle proportionné pour contenir quatre polaroïds. L’œuvre achevée en comprend cinq, le cinquième fixé dans le coin supérieur gauche. L’emploi du procédé polaroïd n’est pas une coïncidence. Avant la photographie numérique, le polaroïd est l’appareil photo des résultats quasi instantanés. La réalisation d’Autorisation est alors fonction de la capacité de Snow à voir l’image qu’il vient tout juste de prendre et à l’intégrer immédiatement dans l’œuvre.

Snow place l’appareil photo droit devant le miroir, son reflet centré dans le cadre de ruban adhésif. L’appareil photo devient donc le sujet, l’artiste son opérateur. Regardant à travers l’objectif et se concentrant sur l’image dans le miroir, il prend une première photo qu’il monte dans le coin supérieur gauche du rectangle fait de ruban adhésif. L’image de l’appareil photo-sujet est floue, car Snow a enfreint une règle de base en photographiant l’image dans le miroir : il faut faire le foyer sur la surface du miroir (le ruban ou le cadre) et non sur le reflet. Alors qu’il procède par étape au remplissage du rectangle, l’appareil photo et son opérateur deviennent encore plus flous; ils disparaissent dans l’œuvre en cours. Le polaroïd dans le coin supérieur gauche est l’image du rectangle rempli. L’effacement de l’homme et de la machine est virtuellement complet.

Source : Michael Snow, sa vie et son œuvre de Martha Langford