Une vue de ce qu'on appelle aujourd'hui l'île de Roosevelt, située à Manhattan, dans l'East river.
Le tableau est structuré en trois parties : une large étendue de ciel bleu au-dessus d'une eau bleue de cobalt assez agitée et, entre les deux, une composition architecturale complexe avec une gamme complète de lumière et d'ombre sur les rivages de l'île. Le sentiment de distance entre le spectateur cette représentation architecturale impersonnelle est renforcée par le fait que la seule trace de présence humaine s'incarne dans silhouette sombre qui pilote un bateau à moteur. Il se dirige vers la droite et disparaitra bientôt. Hopper y exprime le drame du passé (une architecture ancienne qui sera bientôt remplacée) en collision avec le présent.
L'oeuvre a été acquise par le Crystal Bridges Museum of American Art, situé à Bentonville dans l'Arkansas. Le musée ouvert en 2011 a été financé par Alice Walton, une des héritières des fondateurs de Wal-Mart.
Cinq tableaux réalisés entre 1928 et 1935 : L'île Blackwell (1928) ; Manhattan Bridge Loop (1928) ; Immeubles d'appartements, East River (1930) ; Tôt un dimanche matin (1930) et Pont du barrage de Macomb (1935) partagent des dimensions presque identiques et le même format panoramique.
Collectivement, ces peintures fournissent un aperçu inestimable de la vision à contre-courant de Hopper d’une ville horizontale ; comme l’observait Alfred H. Barr à propos du travail de Hopper en 1933 : « Son indifférence à l’égard des gratte-ciel est remarquable chez un peintre de l’architecture new-yorkaise. »