Le portrait d’un Noir fut attribué à Géricault par la critique d’art jusque dans les années 80, très probablement parce qu'il s'inscrit dans la cause abolutionniste comme Etude d'homme, d'après le modèle Joseph.
Etude d'homme, d'après le modèle Joseph | Le portrait d'un noir |
Ce portrait est entré dans les collections du musée Vivon Denon de Chalon-sur-Saône lors de l’acquisition par la ville de la collection de Jacques-François Carbillet, premier professeur de l’école de dessin. Désigné dans l’inventaire après décès comme “Tête de nègre”, il est attribué plus tard à Géricault par Jules Chevrier, fondateur du musée. S’ensuit alors une fortune critique plutôt élogieuse pour le tableau, particulièrement dans les guides touristiques, qui ne manquent pas de le signaler comme une curiosité du musée en raison de son attribution prestigieuse.
Vandalisé en 1991, pour son attribution selon certains, pour son iconographie selon d’autres, ce portrait intrigue par sa qualité, sa présence et sa signification. Le fait divers le transforme en icône locale. Son attribution est ensuite remise en doute car aucun document n’éclaire la provenance de l’œuvre avant son entrée dans la collection Carbillet et son analyse iconographique est controversée.
Par l’aura que lui confère justement toutes les hypothèses historiographiques et l’acte iconoclaste, le Portrait d’un Noir devient aussi l’emblème de l’émergence d’une conscience noire, depuis l’abolition de l’esclavage jusqu’à l’élection de Barack Obama.