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Le cheval blanc

1899

Le cheval blanc
Paul Gauguin, 1898
huile sur toile 140 x 91,5
Paris, musée d'Orsay

Le tableau, commandé par un pharmacien de Tahiti, fut refusé car le cheval lui semblait vert. Exposé sous le titre "Cheval blanc dans une rivière" en 1905 ce n'est qu'en 1923 que Daniel de Monfreid lui donna son titre actuel pour une rétrospective Gauguin. Les auteurs ont multiplié les analyses les plus élaborés sur son origine, lui conférant un degré de complexité inutile. Gauguin aurait non seulement "emprunté" le cheval de Phidias par le biais d'une photographie du moulage en plâtre de la frise du Parthénon, mais de plus, la couleur, le blanc, renverrait dans la culture polynésienne au surnaturel et à l'idée de mort et de pouvoir. La source classique se combine ainsi avec le symbolisme de la couleur pour aboutir à une série d'interprétations dont beaucoup s'appuient sur le titre de Monfreid.

Le cheval blanc est le tableau le plus grand et le plus ambitieux peint par Gauguin en 1898, presqu'identique par ses dimensions au "Grand Bouddha" de 1899 et peut-être a-t-il été conçu avec ce chef d'oeuvre pour former un vaste ensemble en relation avec "D'ou venons-nous?"

Le cheval sans cavalier semble folâtrer dans le ruisseau, comme le souligne le jeu des vaguelettes sur l'eau fraîche. Gauguin célébra les courbes souples des buroas, ces arbres qui à tahiti bordent les ruisseaux se jetant dans la mer. "Le cheval blanc" se caractérise par une liberté et une douceur de mouvement: l'eau glisse de bassin en bassin, les cavaliers nus semblent évoluer en toute liberté. Même le cheval le plus européen des animaux, est devenu un indigène des mers du Sud.

On peut voir dans le cheval blanc de Gauguin une signification symbolique. Il a choisi une non-couleur pour démontrer que le blanc est une couleur à part entière. Le cheval blanc est blanchi plus que blanc, un peu suivant les théories optiques des impressionnistes ..ou de Léonard de Vinci.

Les jeunes artistes travaillant à Paris quand l'oeuvre fut exposé en 1906 y ont certainement été très sensibles. Sans elle, il est difficile de concevoir les représentations d'animaux de Franz Marc

Musées Nationaux Gauguin, Catalogue de l'exposition du Grand-Palais Paris, 1989 p408

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