En 1818, C.D. Friedrich épouse Christiane Caroline Bommer, de 25 ans plus jeune que lui. Lors de leur lune de miel en juillet et août 1818, ils rendent visite à des connaissances à Neubrandenbourg et à Greifswald. Puis le couple part pour une excursion à Rügen en compagnie d'un des frères de Caspar David, sans qu'on sache s'il s'agit de Christian ou de Heinrich. C.D. Friedrich était déjà venu à Rügen à quatre reprises : en 1801, 1802, 1806 et 1815. Il y retrourenra une sixième fois en 1826.
Les lieux représentés sont une vue depuis les falaises de craie à Rügen dans le parc national de Jasmund, déjà à l'époque un des points de vue les plus renommés de l'île. Une déformation calcaire, étaient peut-être à l'origine de la composition du tableau, mais celles-ci n'existaient pas à l'époque, n'étant apparues qu'après par l'action de l'érosion. C.D. Friedrich ayant eu l'habitude de composer ses paysages à partir de divers éléments, il est généralement difficile de déterminer un lieu précis.
Le premier plan est délimité par deux arbres dont le feuillage occupe en haut un tiers du tableau. Deux hommes et une femme contemplent le paysage, ce sont des touristes car ils sont en habit de ville. L'homme du milieu est considéré comme un autoportrait de C.D. Friedrich. Le chapeau haut-de-forme est posé à côté de lui, il est allongé dans l'herbe et son regard se dirige vers l'abîme. Le second homme à droite, bras croisés et adossé à un arbre mourant, a le regard tourné vers la mer et le lointain. Les deux voiliers visibles à la mer seraient selon H. Börsch-Supan le symbole de l'âme qui part pour la vie éternelle. La femme à gauche, habillée d'une robe rouge, est interprétée comme représentant Caroline, l'épouse de C.D. Friedrich. Elle se tient à un buisson presque desséché, les seules branches pourvues de feuilles sont celles autour de son visage. Sa main droite pointe soit vers l'abîme, soit vers les fleurs non loin d'elle. À la différence des deux autres personnages dont le regard s'oriente vers le précipice ou vers le lointain, elle est la seule à communiquer avec les autres, bien qu'il ne soit pas déterminé si elle est terrifiée par l'abîme ou fascinée par la beauté de la nature.