Réalisé durant l'hiver 1848-1849, alors que Courbet est revenu à Ornans après son séjour parisien, et titrée d'abord Une après-dînée à Ornans, ce tableau est le premier grand format "réaliste" par lequel Courbet conteste les conventions de la peinture académique avec "ffets de réels", qui s'appuient sur une scène de la vie quotidienne vécue, avec un aspect documentaire affirmé.
"C’était au mois de novembre, nous étions chez notre ami Cuenot, Marlet revenait de la chasse et nous avions engagé Promayet à jouer du violon devant mon père" écrit Courbet décrivant la scène dans la notice explicative du Salon de juin 1849 durant lequel elle est présentée.
Elle retient l'attention mais suscite de nombreuses critiques, notamment d'Ingres, d'Eugène Delacroix et de Théophile Gautier. Par sa dimension et sa facture (les personnages sont presque grandeur nature), elle reprend en effet les conventions de la peinture d'histoire, mais la scène représentée frappe par son insignifiance, sa banalité quotidienne. Courbet essuie alors ses premières critiques de peintre du "grossier", du "trivial", de "l'immonde".
Le tableau ouvre toutefois à une forme de notoriété et de reconnaissance qui lui vaut une médaille de seconde classe. Acheté 1 500 francs par l'État, il est déposé au musée des beaux-arts de Lille l'année suivante