La petite châtelaine | Camille Claudel | 1896 | ||
La petite châtelaine
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Ce buste en marbre blanc représente, grandeur nature, la tête et les épaules d' une petite fille de six ans environ. Le portrait est coupé sous les épaules et repose sur un socle aux arrêtes souples qui figure comme un double coussin. La chevelure de l'enfant, en mèches épaisses et noueuse est sculptée tout à jour et laisse voir les oreilles. Tirée en arrière, elle retombe sur la nuque de la fillette jusqu'au bas du buste. Les yeux sont détaillés. La bouche est close. Le marbre blanc est patiné, prenant une teinte chaude et un aspect lisse et cireux qui rappellent l'albâtre. Acquis en 1996 grâce à une souscription publique - la première organisée par un musée français pour une sculpture. Le modèle de ce buste, Madeleine Boyer, est la petite fille de la propriétaire du château de l'Islette, en Touraine où Rodin, venu sur les traces de Balzac pour réaliser le monument que lui a commandé la Société des Gens de Lettres, et Claudel, en repos après un avortement, séjournèrent plusieurs fois, ensemble, entre 1890 et 1893. La fillette posa soixante deux heures pour ce portrait que parfois l'artiste intitule précisément La petite de l'Islette. Une première version, achevée en 1893, est présentée l'année suivante au Salon de la Nationale, à Paris, comme Portrait d'une Petite Châtelaine. Plusieurs états de ce premier buste existent, en bronze au musée de Beaufort-en-Vallée grâce à un don d'Alphonse de Rotschild, et en marbre dont l'un est aujourd'hui au musée Rodin, provenant de la collections du banquier Joanny Peytel qui l'avait acquis au Salon de la Nationale en 1895 sous le titre de Jeanne enfant, en possible allusion au thème de Jeanne d'Arc entendant des voix. En 1895, à la demande de l'industriel Henri Fontaine dont l'entreprise fabrique dans l'Aisne, de la quincaillerie et de la serrurerie décoratives, parfois sur des modèles d'artistes comme Guimard ou Alexandre Charpentier, Claudel entreprend une nouvelle version du buste, totalement renouvelée, qu' elle expose à Paris à la Nationale de 1896 et la même année, chez Samuel Bing à la Galerie de l'art nouveau, sous le titre laconique de Buste d'enfant.
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