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L'Assomption de la Vierge

1638

L'Assomption de la Vierge
Philippe de Champaigne, 1638
Huile sur toile, 354 x 179 cm
Grenoble, Musée des Beaux-arts

La dévotion mariale, très intense au XVIIe siècle, fit du thème de l'Assomption de la Vierge, l'un des sujets favoris des commanditaires. L'artiste l'a traité treize fois au long de sa carrière.

Cette version, peinte vers 1638 pour le fils de Claude de Bouthilliers, surintendant des finances de Louis XIII, ornait l'autel de la chapelle de la Vierge à l'église Saint-Germain l'Auxerrois de Paris. Elle était placée entre deux autres panneaux du même auteur représentant l'un saint Germain d'Auxerre, l'autre saint Vincent. La composition reste stable malgré son dynamisme.

Les deux registres superposés sont reliés par le flot de lumière dorée émanant de la Vierge et qui, tout autant que l'effort des anges, semble participer à l'ascension irrésistible de Marie. La scène terrestre, avec la découverte par les apôtres du tombeau vide, permet d'analyser leurs différents sentiments : de l'étonnement à la stupéfaction jusqu'aux regards pleins de ferveur des deux disciples debout qui ferment la composition sur la droite.

L'instabilité de la position des deux personnages qui se font face au premier plan du tableau est rattrapée par le jeu d'horizontales et de verticales très strict du tombeau et des marches d'escalier. Philippe de Champaigne use avec un plaisir évident de couleurs vives où dominent les bleus et les rouges dont la répartition savante et les nombreuses nuances assurent l'unité chromatique de l'œuvre.