Une des premières œuvres répertoriées de Caravage. Il n'en existe plus que des copies. L'une de ces versions aurait appartenu à Guiseppe Cesari, alias le Cavalier d'Arpin, qui achète des tableaux de Caravage alors que celui-ci n'est pourtant que son élève. Le tableau change toutefois rapidement de mains, puisqu'il entre dans la propriété du cardinal Scipione Borghese en 1607, lorsque celui-ci fait arrêter Cesari pour port d'armes illégal et se saisit de certains de ses biens. Ce tableau a longtemps été attribué à Murillo, puis à Le Nain avant de revenir à Caravage.
Parmi les versions les plus proches de l'original perdu, une bonne copie est conservée dans une collection privée à Tokyo (65 × 52 cm), une autre chez Dickinson Group à Londres (64,2 × 51,4 cm) provenant de la vente aux enchères Phillips à Londres, le 10 décembre 1996 ; une autre dans une collection privée romaine (75,5 × 64,4 cm) issue de la collection de Tiberio Borghese. Une autre version serait conservée à la villa Il Tasso de Florence de la Fondation Roberto Longhi. Bon nombre de copies exécutées par d'autres mains existent également.
Un jeune garçon est représenté de trois-quarts face, légèrement tourné vers la gauche et tenant les yeux baissés sur son travail : il pèle un fruit au couteau et semble très concentré sur sa tâche. C'est aussi de la gauche que vient une source de lumière vive, accentuant la blancheur de la chemise qu'il porte ainsi que la blancheur de sa poitrine découverte par la large échancrure de la chemise. Seul le haut du corps du garçon est visible, ainsi que le bord de table où sont posés quelques autres fruits et une gerbe de blé : le reste du tableau est plongé dans le noir. Le modèle pourrait être le même que pour la figure de l'ange dans l'Extase de saint François, tableau un peu plus tardif.
Plusieurs fruits sont disposés sur la table : pommes, figues, poires, pêches et prunes. La présence de fruits est d'ailleurs particulièrement récurrente dans les premiers tableaux de genre de Caravage (Le Jeune Bacchus malade en 1593-1594, Les Musiciens en 1595…). Le fruit que le jeune garçon est occupé à peler est assez indistinct, et différents auteurs ont pu évoquer une pomme ou, plus vraisemblablment une poire.