La nativité | Robert Campin | 1420 | ||
La nativité Robert Campin , 1420 Huile sur bois, 87 x 70 cm Musée Des Beaux-Arts, Dijon |
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La Nativité est l'uvre la plus célèbre du Maître de la Flemalle (Robert Campin). Il juxtapose sur un même tableau trois épisodes de la vie de Christ : la Nativité, la légende des sages-femmes et l'adoration des bergers. L'enfant et ses parents sont sur le seuil d'une étable délabrée. Il y a un trou dans le toit de chaume et les murs sont tellement délabrés qu'ils laissent apparaître le buf et l'âne. La Vierge se met à genoux, ses mains ouvertes dans un geste d'adoration et les yeux baissés. Marie est simple sans auréole, La naissance du Christ est comme les autres. À ses pieds, l'Enfant se trouve sur la terre nue, le corps malingre qui souligne la décision du dieu de s'incarner dans un enfant fragile. Joseph, qui avait été un personnage de moquerie pendant le Moyen âge et encore récemment est ici présenté comme un vieil homme vénérable. Il tient une bougie dans une main et de l'autre l'abrite du vent. Au premier plan, à droite de la composition, se tiennent les deux sages-femmes qui, selon un Évangile apocryphe, ont été appelé par Joseph dans un moment d'inquiétude. Derrière ce premier groupe, la partie supérieure d'une porte d'écurie est grande ouverte pour révéler trois bergers, apparemment empêchés de s'approcher tout autant par crainte que par respect. Au-dessus de la scène, quatre anges se déploient exemptés des lois de la gravité. Ils tiennent des phylactères. Sur l'un est écrit un message. Il est adressé à une des sages-femmes, dont la main droite est paralysée : "Tangue puerum et sanabaris" ("touchez l'enfant et vous serez guéris"). La Lumière est un élément stylistique et symbolique important : la bougie que saint Joseph tient allumé alors que l'on est en plein jour rappelle au spectateur que Jésus est né pendant la nuit et que cette obscurité est née la lumière. L'élément le plus saisissant dans cette Nativité, cependant, est certainement le paysage qui s'étend à l'arrière plan. Au-delà des deux sages-femmes, une piste cabossée et un fleuve entraînent l'il profondément dans l'image. La piste est bordée par des saules et de grands arbres avec des troncs solides. Un chemin par de la piste et mène à travers un pré entouré d'une barrière en osier. Un homme et une femme marchent le long du chemin; ils portent des capes et sont accompagnés par une paysanne portant un panier d'ufs sur sa tête. Plus loin, on distingue une grande ferme, avec une enceinte de hauts murs. Au-delà se trouve un village avec ses maisons, un lac se blottissant entre des collines et une petite ferme avec des vignobles perchés sur une pente. À gauche s'étend une ville avec beaucoup de bâtiments splendides. Au-dessus un petit château est perché sur un affleurement rocheux. C'est l'hiver, mais le soleil est toujours visible entre deux pics, ses rayons sortant du disque d'or comme un symbole de renouvellement et de rachat.
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