Afro-Américain ayant grandi à New York, Basquiat percevait que les Afro-Américains étaient soumis à la domination et au contrôle d'un système policier oppressif, masculin, blanc. Il déclare ainsi par ce tableau que le rôle d'un policier nègre est un travail visant à asservir ses concitoyens afro-américains. L'ironie d'un policier nègre, qui figure en toutes lettres sur le tableau, est une déclaration artistique directe envers l’establishment dominé par les hommes blancs. Dans le même temps, Basquiat critique également sa propre communauté. Ce policier représente toute la bêtise d'un Afro-Américain qui souhaite devenir un agent de la force publique qui asservira sa propre communauté. Mais Basquiat s'identifie aussi à cette figure de l'antihéros qu'est le policier. Ce dernier lui permet d'exprimer le mal être qu'il vit en cette année charnière de 1981 où il s'installe dans le sous-sol de la galerie d'Annina Nosei. Il connait alors un dilemme psychologique intense, tiraillé entre son désir de se faire reconnaitre en tant qu'artiste noir dans un monde artistique blanc et son intégrité quant à ses racines familiales. Ce choix, ce renoncement, est similaire à celui du policer noir
En plus de l'inscription Irony of Negro Policeman, le mot (Pawn) Pion a également été écrit sur le côté droit. Le policier noir est un pion, une marionnette, manipulée et utilisée par son collègue policier blanc.
La grande figure masculine dominante apparaît sous la forme d’une grande masse noire. Le policier ressemble presque à un dessin d'enfant : une jambe est plus large que l'autre et la symétrie du corps n'est pas naturelle. Il y a aussi des lignes de gribouillis enfantins à l'arrière plan. Le visage du policier est aussi celui d’un masque, une caricature. Le dessin du chapeau du policier figure une cage qui emprisonne le policier, les couleurs en font aussi une sorte de clown.