L'Acropole d'Athènes est un plateau
rocheux bâti élevé au centre d'Athènes. Le terme
« acropole » vient de l'adjectif ákros « haut, élevé » et du substantif
pólis, « cité, ville », signifiant ainsi
« ville haute ».
Pendant l'Antiquité, elle fait office de vaste sanctuaire pour le culte
de la déesse Athéna et de nombreux autres dieux de la mythologie
grecque, avec plusieurs temples dont l'Érechthéion et le temple
d'Athéna Nikè. Dominant l'horizon de l'Acropole, le célèbre
Parthénon est plus qu'un temple, c'est un trésor. Les autres
monuments remarquables encore existants sont les Propylées, le théâtre
antique de Dionysos, l'odéon d'Hérode Atticus.
1. Parthénon 2. Ancien temple d'Athéna 3. Érechthéion 4. Statue d'Athéna Promachos 5. Propylées 6. Temple d'Athéna Nikè 7. Éleusinion |
8. Brauronéion 9. Chalcothèque 10. Pandroséion 11. Maison des Arrhéphores 12. Autel d'Athéna 13. Autel de Zeus 14. Hérôon de Pandion |
15. Odéon d'Hérode Atticus |
Des vestiges d'occupation ont été découverts datant de l'âge du bronze (3 000 ans av. J.-C.). Au XIIIe siècle av. J.-C., elle fait office de forteresse où vit le roi et est déjà entourée de puissantes murailles cyclopéennes.
De rares vestiges de l'époque archaïque (-620 à -480) montrent que des constructions imposantes s'élevaient sur l'Acropole à la fin du VIIee siècle av. J.-C., époque à laquelle la muraille édifiée par la civilisation mycénienne avait perdu son importance. Après l'expulsion des Pisistratides en -510, l'Acropole cessa d'être une forteresse pour devenir un sanctuaire abritant plusieurs monuments et temples. Toutes les anciennes fortifications, constructions et statues furent détruites pendant l'occupation d'Athènes par les Perses en -480 au cours des guerres médiques.
Après la bataille de Marathon en -491 et la bataille de Salamine en -480 qui marquent la défaite finale des Perses, et le début de l'époque classique au Ve siècle et l'apogée de la Grèce antique, les chefs de la Cité-État d'Athènes Thémistocle (-525 – -460) et Cimon (vers -510 – vers -450) font reconstruire les murs et font ériger une statue d'Athéna Nikè (la victorieuse), sculptée par Phidias (v. -490 – v. -430) dans les années -450. Périclès (v.-495 – v.-429) confia à Phidias le soin de superviser son projet de reconstruction de l'Acropole. Il fait construire entre -449 et -431 le Parthénon, suivi des Propylées, du temple d'Athéna « la victorieuse » et de l'Érechthéion, ainsi que des sanctuaires de moindre importance.
Au Moyen Âge et époque ottomane, l'Acropole est utilisée principalement comme forteresse, les bâtiments étant modifiés pour répondre à leurs utilisations successives ou détruits. Elle subit plusieurs sièges qui endommagent les bâtiments, notamment celui de 1687 par les Vénitiens, au cours duquel une explosion détruit en grande partie le Parthénon. Le temple d'Athéna Niké est démonté pour renforcer les défenses peu avant le siège, et un mur de défense appelé Serpentzé est construit entre l'odéon d'Hérode Atticus et le portique d'Eumène. Le doge Morosini fait enlever une partie des sculptures avant d'évacuer la ville.
Les derniers sièges ont lieu pendant la guerre d'indépendance grecque. La citadelle est assiégée vainement par les Grecs d'avril à juillet 1821, puis de novembre 1821 à juin 1822 et est alors occupée par des troupes rouméliotes. De nouvelles défenses sont construites, notamment un bastion dit «d'Odyssée», du nom du chef Odysséas Androutsos, protégeant la source Clepsydre qui venait d'être redécouverte. Elle est ensuite assiégée par les troupes du général Kioutachis entre août 1826 et juin 1827. Parmi les défenseurs se trouvent Yánnis Makriyánnis, le colonel Fabvier, et Yannis Gouras qui est tué au combat. Au cours du siège, l'Érechthéion touché par les bombardements s'effondre, faisant plusieurs victimes dont la veuve de Gouras. La garnison capitule le 5 juin, après le désastre des opérations menées pour sa libération le 6 mai. La citadelle reste ensuite aux mains des Ottomans jusqu'en mars 1833.
La restauration des monuments a débuté après l'indépendance du royaume grec au XIXe siècle, avec notamment la destruction des constructions postérieures à la période antique. Les travaux se poursuivent actuellement. Les monuments de l'Acropole ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 1987.
Le Parthénon en grec ancien génitif pluriel du nom féminin, «
jeune fille, vierge ») littéralement « (la salle ou la
demeure) des vierges », est un édifice réalisé
entièrement en marbre du Pentélique.
Le Parthénon était consacré à la déesse
Athéna Parthenos, protectrice de la cité et déesse de
la guerre et de la sagesse. Il ne s'agit pas d'un temple au sens strict du
terme (la statue ne faisait pas lobjet dun rite qui avait lieu
dans le « vieux temple » de l'Acropole qui abritait un xoanon
représentant Athéna Polias), mais d'un édifice conçu
pour abriter la statue chryséléphantine (du grec chrysós « or » et elephántinos « ivoire », technique de sculpture apparue en Grèce aux alentours du vie siècle av. J.-C., se caractérisant par l'utilisation de plaques d'ivoire,généralement pour représenter la chair, le corps humain, et d'or assemblées sur une armature de bois) de la déesse,
Athéna Parthénos, uvre de Phidias à laquelle les
Athéniens présentaient leurs offrandes. Il était destiné
aussi à abriter le trésor de la cité, sous forme de réserve
métallique dans le naos (les 1 150 kilos dor qui composait la
statue pouvant être fondu en cas de nécessité) et dans
l'adyton qui regroupe les fonds de la ville d'Athènes et de la ligue
de Délos.
C'est probablement le plus connu des monuments grecs classiques. Il a été
construit de -447 à -438 par l'architecte Ictinos et décoré
jusqu'à -432 par le sculpteur Phidias, à l'initiative de Périclès.
Le Parthénon a été bâti à l'instigation
de Périclès entre 447 et 438 av. J.-C. ; les sculptures extérieures
n'ont été achevées qu'en 431 av. J.-C.5 sur l'emplacement
de deux édifices précédemment détruits6. Le premier
est un temple périptère et hexastyle en poros (sorte de tuf),
souvent qualifié dUrparthenon (« Parthénon primitif
») ou dArkitektur H (« hécatonpédon »
signifiant en grec ancien 100 pieds, la taille du bâtiment), probablement
bâti au début du VIe siècle av. J.-C. et consacré
vers -566-565 av. J.-C., lors de l'institution des Grandes Panathénées
par Pisistrate.
Ce premier édifice est remplacé par ce que les archéologues
appellent le « pré-Parthénon », dont le chantier
commence probablement vers 500 av. J.-C., initialement en poros, variété
de tuf tendre. Après la bataille de Marathon, les dimensions du bâtiment
sont revues à la baisse (33,68 × 72,31 mètres) et l'on
décide d'employer le marbre du Pentélique. Les travaux sont
suspendus pendant les guerres médiques, probablement sur décision
de Thémistocle. L'édifice est détruit lors du sac de
l'Acropole en 480 av. J.-C par les Perses de Xerxès lors de la deuxième
guerre médique.
Le troisième bâtiment, le Parthénon actuel a pour architectes
Ictinos et Callicratès, Phidias assumant au moins la supervision de
l'ensemble des sculptures. Sa construction a nécessité le travail
de centaines d'artisans-artistes (les deux notions d'artisanat et d'art n'étaient
pas clairement séparées chez les Grecs de l'Antiquité
qui utilisaient le vocable "têchné" pour les deux).
Agatharcos a participé au Parthénon au niveau des perspectives
: il y a concrétisé ses recherches.
On possède encore quelques-uns des comptes financiers du chantier.
Le Parthénon avec la statue d'Athéna et les Propylées
aurait coûté 2 000 talents, somme colossale (certains parlent
de 400 talents, somme également colossale : équivalent à
400 navires de guerre tout équipés) qui provenait en partie
du trésor de la ligue de Délos. Plutarque rapporte dans sa Vie
de Périclès (14, 1-2) que celui-ci proposa de prendre à
sa charge les dépenses, pourvu qu'on inscrivît son nom sur le
monument. L'anecdote est douteuse, mais témoigne des résistances
rencontrées à l'époque face à ce projet pharaonique,
y compris parmi les alliés d'Athènes.
Son raffinement architectural, la perfection de ses proportions et la qualité
de sa décoration étaient réputés dès l'antiquité,
bien qu'il n'ait pas été considéré comme une des
sept merveilles du monde antique.
L’ancien temple d'Athéna était l'un des monuments centraux de l'Acropole d'Athènes. Dédié à Athéna Polias, il fut détruit en 480 av J.-C. durant les guerres médiques.
LÉrechthéion est un ancien temple grec dordre
ionique situé sur l'Acropole d'Athènes, au nord du Parthénon.
Cest le dernier monument érigé sur lAcropole avant
la fin du Ve siècle av. J.-C. et il est renommé pour son architecture
à la fois élégante et inhabituelle.
Il remplace le temple archaïque dAthéna Polias qui se trouvait
entre le Parthénon et lemplacement actuel et qui fut détruit
par les Perses en 480 av. J.-C. lors des guerres médiques.
Il est situé à lemplacement de lAcropole primitive
et regroupait certaines des reliques les plus anciennes et les plus sacrées
des Athéniens ; cest à cet endroit queut lieu la
dispute entre Athéna et Poséidon.
On y trouvait aussi le Palladion, une statue dAthéna, consacrée
par Cécrops, roi mythique de lAttique, et dont on croyait quelle
était tombée du ciel ; les tombes de Cécrops et dÉrechthée
; une chapelle dédiée à Pandrose, une des trois filles
de Cécrops, toutes les trois prêtresses de l'Érechthéion
; un puits deau salée et lolivier sacré, don mythique
dAthéna fait à la population lors de sa dispute avec Poséidon.
Périclès, dans ses plans d'aménagement de l'Acropole
et après le Parthénon, pour rendre hommage à la tradition,
décida de la construction d'un édifice nouveau destiné
à regrouper les anciennes reliques.
L'architecte fut peut-être Philoclès, mais d'autres sources citent
Callicratès ou Mnésiclès comme auteurs du projet. Mais
les goûts ont évolué et l'armature morale de la cité
a changé : le baroque succède au classicisme, la grandiose simplicité
fait place au raffinement. C'est le triomphe de l'ordre ionique.
Le besoin de préserver les sites sacrés explique probablement
la complexité de la conception. Le temple n'est pas dédié
à une divinité particulière mais est constitué
de plusieurs sanctuaires. Trois de ces sanctuaires sont dédiés
à Athéna, Poséidon et Zeus. On suppose que les deux autres
sanctuaires sont dédiés à Cécrops et Érechthée,
tous deux rois athéniens légendaires. L'Érechthéion
se compose d'un corps principal, des portiques nord et sud et de plusieurs
annexes. Le corps principal consiste en quatre parties qui ne représentent
que la moitié d'un projet initial qui ne fut jamais achevé.
La plus grande des Caryatides, à l'Est, est une cella avec un portique ionique. Du
côté Nord, il y a un autre grand porche avec des colonnes et
au Sud il y a le fameux portique des Caryatides où six statues de jeunes
filles drapées servent de colonnes supportant l'entablement.
Le temple est construit sur une pente, de sorte que les côtés
nord et ouest sont situés environ 3 mètres plus bas que les
côtés sud et est.
La construction du temple, tel qu'il est visible aujourd'hui, fut entreprise
pendant la guerre du Péloponnèse. Elle commença lors
de la trêve de Nicias en -421 et fut achevée entre -409 et -405,
probablement en -406. Peu de temps après, en -403, Athènes dut
capituler face à Sparte, entrer dans la ligue du Péloponnèse
et voir sa démocratie remplacée par la tyrannie des Trente.
Le temple fut modifié et endommagé à plusieurs reprises
de sorte que son aménagement intérieur d'origine est sujet à
controverse. Il fut d'abord endommagé par un incendie pendant la période
classique, peut-être même avant d'être achevé et
fut restauré. La cella ouest fut modifiée en -377 et en -27.
Au VIIe siècle, l'Érechthéion fut transformé en
église byzantine ; les murs intérieurs furent détruits
et d'autres furent édifiés. Au cours de la période ottomane,
le temple subit d'autres dommages. En 1463, il fut transformé pour
loger le harem du commandant turc de l'Acropole et le portique nord fut muré.
Plus tard, Lord Elgin, ambassadeur britannique à Constantinople, fit
enlever une des caryatides ainsi que de nombreuses autres sculptures du Parthénon
et la vendit au gouvernement britannique. Cette statue se trouve actuellement
au British Museum. Les cinq autres Caryatides se trouvent au musée
de l'Acropole, protégées de la corrosion et de la pollution.
Les six statues se trouvant sur le site sont des répliques exactes
de celles d'origine.
Le bâtiment fut endommagé par les bombardements lors du siège
de l'Acropole de 1827, au cours de la guerre d'indépendance. Servant
d'abri aux familles de certains notables, il fut touché en janvier
1827 par un tir et son plafond s'effondra, tuant les occupants dont la veuve
de Yannis Gouras.
Dans la Grèce ancienne, le mot au singulier, un propylée, désignait un vestibule simple situé en avant d’une entrée de sanctuaire, de palais ou d’agora ; au pluriel, des propylées (nom masculin) sont des entrées monumentales de structure beaucoup plus complexe, comme à Eleusis, Corinthe, Epidaure ou Athènes.
Dans les plans de Périclès, la construction des Propylées devait suivre celle du Parthénon. Ils devaient constituer une entrée monumentale sur l'Acropole, un complexe de temples et couronner le chemin escarpé menant au sommet de la ville haute par son flanc sud. Les Propylées devaient remplacer le propylée simple construit sous Pisistrate. Commencés en -437, ils ne furent jamais achevés, les travaux ayant été interrompus en -432, un an avant le déclenchement de la guerre du Péloponnèse.
Les Propylées comprenaient un bâtiment central, vaste vestibule de forme rectangulaire, et deux ailes latérales. Parmi les cinq portes de la partie centrale, celle du milieu donnait accès à la Voie sacrée que suivaient les processions des Panathénées. Selon Aristophane, les cinq portes étaient fermées par de lourds vantaux de bois. L’architecte (Mnésiclès) a associé l'ordre dorique et l'ordre ionique, à l’instar du Parthénon. Les façades étaient doriques, tandis que deux rangées de colonnes de style ionique divisaient le vestibule central en trois parties. Le plafond était sans doute peint en bleu et décoré d’étoiles.
L’aile nord, la pinacothèque, fut la première galerie de peinture au monde. On y trouve des peintures sur bois réalisées par de grands artistes de l'époque, parmi lesquels Polygnote (ve siècle av. J.-C.), auteur de compositions mythologiques. L’aile sud, plus petite, se composait d’une salle, qui menait à l'ouest, au « Temple d'Athéna Niké », « la Victoire ». Ce temple, construit par Callicratès aux alentours de -420, était de style ionique et ne comportait qu’une chambre contenant la statue du culte, reproduction d’une ancienne statue en bois. Les frises décrivaient une assemblée de dieux et des scènes de batailles. Cet édifice religieux, très élégant, fut détruit par les Turcs Ottomans en 1687.
Les Propylées franchis, le visiteur antique trouvait sur sa gauche plusieurs bâtiments administratifs ou logements, parmi lesquels la maison des Arrhéphores. En face, majestueuse et haute de plus de 9 mètres, se dressait la statue d’Athéna Promachos, ou plus exactement, Athéna Enhoplos, c'est-à-dire « en armes ». Sur sa droite, le visiteur découvrait le petit sanctuaire d’Artémis Brauronia et celui d’Athéna Ouvrière, et enfin le majestueux Parthénon. Les Propylées furent construits en marbre du Pentélique à partir du soubassement. Toutefois, l’architecte a aussi utilisé du marbre bleu d’Éleusis. L’ensemble a coûté une fortune colossale.
En contrebas du chemin menant aux Propylées se dressait la porte dite de Beulé du nom de l’archéologue français qui la découvrit en 1853 sous un bastion turc. Elle fut construite par les Romains au iiie siècle av. J.-C. ; on ne sait pas si l’accès à l’Acropole s’effectuait par une rampe d’escalier ou par un chemin en lacets. Les Propylées, comme les autres monuments d'Athènes, ont eu une histoire agitée. Ils ont été successivement palais épiscopal, résidence des ducs francs d’Athènes, palais florentin et dépôt d’armes turc.
Le temple d'Athéna Nikè fut érigé au ve siècle av. J.-C. sur l'Acropole d'Athènes, en l'honneur de la déesse de la victoire, Athéna Victorieuse : Nikè signifie littéralement « victoire » en grec ancien. Ce premier temple ionique de l'Acropole occupait une position de choix sur un promontoire fortifié dans le coin sud-ouest, sur la droite des Propylées. Les citoyens y vénéraient la déesse sous cette forme dans l'espoir d'obtenir la victoire dans leur longue guerre, tant terrestre que maritime, contre Sparte et ses alliés. Le temple d'Athéna Nikè exprimait l'aspiration d'Athènes à devenir la principale cité-état grecque.