Cette cinquième conférence, visible sur youtube du fait du confinement, résume les trois premières, termine la troisième et aborde son sujet spécifique : Marcel Duchamp et l'exposition.
Les expositions surréalistes sont collectives, holistiques, pluri-sensorielles, multimédias, inclusives, où Marcel Duchamp tient une place centrale et donc ironiques et mobiles (boites en valise). Elles sont internationales par les lieux et les exposants. Elles exposent le monde du surréalisme, l’idée que le surréalisme se fait de lui-même : émancipation, connaissance de l'esprit et pas le business de l'art.
Quelques cas singuliers :
1958 : Peut-on exposer rien ? Yves Klein
1960 : Formes du plein : Arman
1962 : Le retour du train fantôme : Spoerri
1984 : Qu'est-ce que la scène artistique ? Kasper Koening à Düsseldorf
1990 : Ecrire une histoire dont on est la fin. Philippe Thomas
1993 : Une exposition infinie: John Cage
1993 : Le retour des figures : Mike Kelley
1958 : Peut-on exposer rien ? Yves Klein
Pourquoi exposer quelque chose plutôt que rien, avril d'Iris Clert, 3 rue des beaux-arts. Aucune pièce il n'accroche rien, cérémonie, scenario, vider la galerie de tout ce qu’on peut en ôter et tout repeindre en blanc, précurseur du white cube; comment aller au delà du tableau la pièce est déjà cette extension, tableau à l'échelle de la salle. Ce n'est plus l'objet mais la sensibilité qui l'intéresse.
Iris Clert vous invite à honorer, de toute votre présence affective, l'événement lucide et positif d'un certain règne du sensible. Cette démonstration de synthèse perceptive sanctionne la quête picturale d'Yves Klein pour une émotion extatique et immédiatement communicable. (Vernissage, 3, rue des Beaux-arts, lundi 28 avril, 21h-12h). Pierre Restany Galerie Iris Clert.
Du 28 mai au 5 avril 1928 Mise en scène dans la rue, passer par la porte cochère à côté, deux gardes républicains, bouquetés fleurs deux judokas en tenue, visite à pas plus de deux personnes à la fois. Etait offert sur une grande table un cocktail bleu, teinté au bleu de méthylène. Ceux qui en ont bu ont uriné bleu plus tard. Ainsi bleu partout sauf dans l'espace de la galerie entièrement repeint de blanc
Yves Klein avait souhaité éclairer en bleu l'obélisque de la Concorde, Iris Clert ne l'obtient pas à la veille de l'arrivée au pouvoir de De Gaulle
Krefeld, espace permanent, museum Ludwig Mies van der Rohe, Museum Haus Lange, se met en scène dans l'infini du vide.
27 novembre 1958, théâtre du vide, extension de la peinture, au-delà de l'objet sensible
Light art. Pas d'électricité. Maria Nordman, 1014 Pico boulevard, Santa Monica, 1969, Workroom ou studio Piece, on n'y voit rien d'autre qu'une estrade trape, pour manger ou boire ou dormir, verre semi-réfléchissant qui apparait de l'extérieur comme un miroir, s'assoir et regarder. La nuit la chose s'inverse, la vitre devient translucide depuis l'extérieur
1976 Varese en Italie : si c'est votre première visite, s'il vous plait entrez seul pour au moins 15'. Dans le noir quand on rentre, plusieurs minutes des lignes lumineuses sont perceptibles aux quatre angles, dans un cube noir
Michael Asher, Spaces Moma, 1969-70. Fait doubler toutes les parois de laine de verre qui rétrécit et insonorise la salle. Les bruits ambiants s'éloignent quand on s’écarte de la diagonale pour se rapprocher des parois
1973, galerie Toselli, Milan, dévêtir les murs de la peinture, retrouver les matériaux d'origine du bâtiment, rien à vendre pas même de photographies
Vides une rétrospective, au centre Pompidou, aptitude à une radicalité mémorielle mais expositions conceptualisées, perdues dans cette exposition, John M. Armleder.
Le plein, galerie Iris Clert, Arman, octobre 1960
Ouvrir avant le 25 octobre 1960, la boite de converge contenait carton d'invitation et du rebus des poubelles environnantes. On y rentre aussi par l'arrière mais seulement dans un petit espace maintenu vide; sans rebus organiques, en bois plastique métal ou verre, y compris des œuvres d'art empruntées à Iris Clert.
Junk art, signature du manifeste des nouveaux réalistes
Dylaby septembre 1962,
musée municipal d'Amsterdam dirigé par Willem Sandberg (Dynamic Labyrinth). Per Olov Ultveld, Robert Rauschenberg, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely.
Spoerri, salle de musée basculée de 90°, grand palais en 2012, Raysse Beach, gazon synthétique, juke-box musique pop de l'époque, tableau combine painting, très coloré quintessence de l'esprit pop contemporain; stand de tir de Niki de Saint Phalle.