Le cinématographe |
1895 |
En 1894, Antoine Lumière va à Paris où il découvre le kinétoscope d'Edison. De retour à l'usine familiale, il explique ce qu'il a vu à ses fils en insistant sur les bénéfices énormes qu'ils pourraient tirer. Préférant travailler seul, Louis refuse l'association avec Georges Demenÿ pour améliorer le phonoscope de ce dernier. Après des mois de recherches, il parvient à créer un appareil qui pourrait marcher mais il se heurte au problème d'entrainement de la pellicule.
Après de longues nuit blanches, Louis parvient à trouver la solution : utiliser le même principe que les machines à coudre : adapter au condition de la prise de vue, le mécanisme connu sous le nom de « pied de biche » dans le dispositif d’entraînement des tissus dans les machines à coudre. Dispositif réalisé d’abord à l’aide d’un excentrique circulaire remplacés ensuite par un organe triangulaire. Ce système est donc monté sur une manivelle qui permet d'éviter l'utilisation de l'électricité et ainsi d'alléger l'appareil.
Louis confie au fur et à mesure de ses avancés ses croquis à Etienne Moisson, le chef mécanicien de ses usines qui finit par établir le premier appareil. Comme il était alors impossible de se procurer, en France, les films sur celluloïd transparent, les premiers essais sont réalisés des bandes de papier photographique fabriquées par les usines Lumière. Louis les découpe et les perfore lui-même. Les premiers résultats sont excellents.
Les deux frères parviennent à se procurer du celluloïd transparent. Le cinématographe permet de prendre des vues (le terme "film" n'existait pas à l'époque) de 40 a 55 secondes (environ 25m de pellicule). Antoine Lumière aurait préféré que l'invention se nomme "Domitor" mais ses fils ont choisi un apellation scientifique qui est composé de "kinêma" qui veut dire mouvement en grec et de "graphein" qui signifie écrire.
Cet appareil possède de nombreuses qualité : en plus de ne peser que 5 kilos, il fait également office de projecteur et de tireuse. Il sera breveté le 13 février 1895 sous le nom des deux frères.
Le 22 mars 1895, il donne une conférence sur la photographie en couleur et présente en exclusivité son premier film, (lui aussi breveté) : La sortie des usines Lumière. Puis il réalise une quinze de films qu'il présente au congrès des photographes, à Lyon, à Bruxelles et enfin à la Sorbonne.